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29 octobre 2014 - Pakistan
CONDAMNÉE À MORT, ASIA BIBI A ÉCRIT AU PAPE

Asia Bibi, cette femme chrétienne pakistanaise dont la condamnation à mort pour blasphème a été confirmée le 16 octobre 2014, a envoyé une lettre au Pape. Elle le “supplie“ de prier pour elle, “pour son salut et pour sa liberté“.

“Je suis encore agrippée avec force à ma foi chrétienne“, écrit-elle, et “je sais que grâce à ta prière, ma liberté pourrait être possible“.

Aasiya Bibi1,est une chrétienne pakistanaise d'une quarantaine d'années, mère de cinq enfants et vivant dans un petit village du district de Shekhupura.

Asia Bibi a été inculpée pour blasphème après avoir été menacée de mort, en juin 2009, par des membres de son village. Ayant apporté de l'eau à des femmes musulmanes qui rejetèrent celle-ci en la déclarant haram, parce que portée par une chrétienne, un débat virulent s'engagea, au cours de laquelle Asia Bibi, affirmant que Jésus-Christ était mort sur la croix pour l'humanité, demanda ce que le prophète Mahomet avait fait pour ces femmes.

Ceci suscita l'indignation de celles-ci, qui allèrent se plaindre à l'imam du village. Peu après, des hommes arrivèrent dans la maison de Asia et la battent ainsi que sa famille, avant que la police n'intervienne, à la fois pour protéger Asia Bibi et pour l'inculper.

Asia Bibi nie avoir commis un blasphème et déclare qu'elle est simplement victime du harcèlement et de la discrimination dont sont couramment victimes les chrétiens au Pakistan.

Elle fut condamnée à mort en première instance en novembre 2010, accusée d'avoir commis un blasphème. Ayant interjeté appel de la décision devant la Haute Cour de Lahore, Asia Bibi voit sa condamnation à mort confirmée par la Cour le 16 octobre 2014, la Cour rejetant les arguments tendant à voir les témoins du plaignant désavoués et rejetant les allégations de faux témoignages.

Le 4 janvier 2011, le gouverneur du Pendjab Salman Taseer, qui avait publiquement défendu Asia Bibi, est assassiné. Le 2 mars, le ministre fédéral des Minorités religieuses, Shahbaz Bhatti, de confession catholique, qui l'avait lui aussi publiquement soutenue, et avait appelé à un amendement de la loi sur le blasphème, est à son tour assassiné, par des hommes se réclamant d'une mouvance islamiste.

Depuis l'établissement de la loi interdisant le blasphème en 1986, plusieurs personnes ont été condamnées à mort mais aucune n'a jamais été exécutée, ayant été acquittées en appel ou graciées par décision du président. Les opposants à la loi affirment que celle-ci est détournée par ceux qui l'invoquent pour régler des comptes personnels. (source : Apic)

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