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2 novembre 2014 - Suisse
DIEU, UN AMI OU UNE ÉNERGIE ?

Plus de la moitié des Suisses se déclarent distants de la religion, relèvent des sociologues des religions de Lausanne et de St-Gall qui ont évalué la religiosité et la spiritualité de la population dans le cadre d'un Programme national de recherche.

Ce programme : "Communautés religieuses, Etat et société", était soutenu par le Fonds national suisse (FNS). Jörg Stolz, l'un des auteurs de l'étude, travaille à l'Université de Lausanne.

Les chercheurs, qui ont consigné leurs résultats dans un livre qui vient de paraître en allemand, divisent le paysage chrétien, spirituel et religieux en quatre catégories.

Plus de la moitié de la population (57%) appartient ainsi au groupe des "distants", rassemblant principalement les personnes croyantes mais non pratiquantes, non impliquées et peu intéressées par la religion
. Cette catégorie des "distanciés" devrait continuer à croître à l’avenir.

Les "institutionnels", les personnes pratiquantes et intéressées par les religions traditionnelles, ne sont plus que 18%
. Dans ce groupe, les grandes communautés catholiques et réformées s’atrophient, mais les Eglises libres charismatiques, notamment les évangéliques, gagnent du terrain.

Les "alternatifs", une dénomination catégorisant les personnes intéressées par des spiritualités non traditionnelles telles que le Nouvel Age, représentent 13% de la population. Ce groupe tend à se maintenir.

Les chercheurs prévoient en revanche une nette augmentation du groupe des "laïcs" ou "séculiers", qui regroupe les personnes indifférentes ou opposées à la religion et qui rassemble actuellement 12% de la population.

L’étude, la plus exhaustive jamais réalisée sur la religiosité en Suisse, relève des différences marquantes entre les quatre types de religiosité, notamment au niveau de leur compréhension de concepts tels que "Dieu".

Tandis que pour les membres des Eglises libres, Dieu est un ami, un être surnaturel et un faiseur de miracles, dans le groupe des "institutionnels" des Eglises catholique et réformée, Dieu est un mélange entre la figure paternelle et maternelle et un "psychanalyste transcendant", soulignent les chercheurs.

Le plus souvent, les "alternatifs" considèrent Dieu comme une source d’énergie, de force et de lumière, tandis que les "distants" ne savent pas exactement comment se le représenter. Les institutionnels sont quasiment unanimes (99%) pour dire que Dieu s’intéresse à chaque être humain. Chez les laïcs, ils ne sont que 2% à partager cette croyance. Les "séculiers" considèrent en outre souvent que Dieu est une pure illusion.

Pour beaucoup, la religion est à l'ère de l'ego
. Une individualisation marquée se développe dans les quatre types de religiosité. De plus en plus, chacun décide pour lui-même en quoi il veut croire et comment il entend pratiquer. Dans ce contexte, l’utilité individuelle et la situation personnelle figurent à l’avant-plan. Tant chez les croyants que chez les non-croyants, le moi propre, l'ego, est devenu la référence pour prendre des décisions.

En raison de la liberté de choix, la sphère religieuse subit une pression concurrentielle croissante
. La principale concurrence provient des loisirs susceptibles de supplanter les activités religieuses. La pression concurrentielle explique aussi pourquoi les communautés religieuses misent de plus en plus sur un marketing ecclésial.
(source : Apic)


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