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du 16 au 19 novembre 2014 (semaine 47)
 

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19 novembre 2014 - Nigeria
BOKO HARAM ÉLARGIT SON TERRITOIRE

L’organisation Boko Haram marque des points face à l’armée nigériane dans les localités, notamment ceux appartenant à la minorité chrétienne. La ville de Chibok, au nord-est du Nigeria, est tombée entre ses mains.

Il l’a conquise jeudi 13 novembre mais l’information n’a pu être confirmée que vendredi, toutes les lignes téléphoniques terrestres ayant été coupées.

Chibok est une petite ville majoritairement chrétienne, située à une centaine de kilomètres du Cameroun. Elle se trouve dans l’État de Borno.C’est là que 276 lycéennes avaient été enlevées en avril, provoquant une vague d’indignation à travers le monde et dont le sort est toujours incertain.

La prise de Chibok s’inscrit dans le cadre d’une véritable stratégie de conquête déployée par Boko Haram. Cette organisation entend créer au nord du Nigeria un califat sous le nom officiel de« Jama’at ahl al-sunnah li-l-Da’wah wa-al-Jihad » ( « Association du peuple engagé dans la propagation de l’enseignement du prophète Mohammed et de la guerre sainte »). Sa définition abrégée en langue haoussa est Boko Haram (Boh-koh hah-rahm  : « l’éducation occidentale est un péché »).

Après avoir privilégié une stratégie de raids sur des villes et villages, l’organisation s’estime depuis 2013 suffisamment puissante pour prendre le contrôle de vastes territoires. Elle s’est emparée ces derniers mois de plus d’une vingtaine de villes et villages des États d'Adamawa, de Yobe et de Borno, qui forment un triangle au nord-est du Nigeria et sont frontaliers du Niger, du Tchad et du Cameroun.

Les combats débordent régulièrement au nord du Cameroun et ont aussi affecté la région du lac Tchad. La coordination entre les États concernés est toutefois défaillante, malgré un sommet organisé à Paris le 17 mai. L’armée nigériane s’est engagée dans une traque de Boko Haram. La loi martiale a été déclarée dans les trois États concernés. Le conflit est devenu une guerre, qui ne se déroule pas sous la forme de batailles rangées mais d’offensives ponctuelles.

Boko Haram a des commis de nombreux massacres durant lesquels des centaines de civils sont tués. L’armée est de son côté accusée par Amnesty International d’exécuter des centaines de prisonniers suspectés d’appartenir à l’organisation djihadiste.

Le nord du Nigeria se sent en outre délaissé par le gouvernement. Les principales ressources du pays sont au sud et la guerre paraît lointaine vue de Lagos ou d’Abuja, la capitale administrative, distante d’un millier de kilomètres de Chibok.

Malgré l’inefficacité des forces de sécurité, le président nigérian sortant Goodluck Jonathan a ainsi annoncé mardi 11 novembre qu’il était candidat à sa succession lors de l’élection présidentielle de février 2015. Dans ce pays de 170 millions d’habitants répartis entre un Nord majoritairement musulman et un Sud chrétien, les violences au Nord n'affectent pas fortement son électorat, qui se trouve surtout dans le Sud, dont il est originaire. (source
: Fides)

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