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du 20 au 22 novembre 2014 (semaine 47)
 

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22 novembre 2014 - Pakistan
ILS SONT CHASSÉS DE LEUR VILLAGE

Moins de deux semaines après le meurtre du couple de chrétiens brûlés vifs dans le four de leur briqueterie, toutes les familles chrétiennes du village de Sahiwal ont été contraintes à abandonner leurs maisons, sous la menace des musulmans.

Ils reprochaient à l'un de jeunes chrétiens d’avoir épousé une jeune fille de leur communauté musulmane.

« Ils se sont mariés en octobre dernier, rapporte un ami du couple, au Press Trust of India du 13 novembre. Dès qu’ils ont appris la nouvelle, les musulmans du village nous ont ordonné de « rendre la fille » ou de devoir en subir les conséquences. »

Les nouveaux mariés n’habitent pourtant pas le village d’où la jeune femme, Rukhsana Kausar, âgée d’une vingtaine d’années, est originaire, mais se sont installés dans un autre district. Mais à la nouvelle du mariage entre les deux jeunes gens, c’est à la famille de Shahab et aux autres foyers chrétiens du village, que les musulmans de Sahiwal s’en sont pris, exigeant le retour immédiat de la jeune fille, selon la loi islamique qui interdit à une femme musulmane d’épouser un homme d’une autre religion.

« Nous leur avons dit que Shahab vivait maintenant à Khanewal avec sa femme, et que ce serait mieux d’aller en discuter avec lui sur place, mais en vain », explique encore Abid. Le père de la jeune musulmane, Jamil Hussain, a alors porté plainte pour enlèvement auprès de la police de Shahkot, accusant Shahab et deux autres membres de sa famille, tandis que l’ensemble de la communauté musulmane menaçait de tuer les parents de Shahab et tous les chrétiens du village.

Craignant pour leur vie, et n’ayant reçu aucune aide de la police qu’elles avaient pourtant sollicitée, les neuf familles chrétiennes résidant à Sahiwal, soit 25 personnes, ont finalement dû fuir, en abandonnant leurs maisons et leurs commerces.

C'est la troisième fois en quelques semaines que des familles chrétiennes au Pendjab sont contraintes par les musulmans à quitter leur village. Les cas précédents se sont produits dans les districts de Sargodha et de Narowal.

Des militants des droits de l’homme se sont également manifestés pour dénoncer cette nouvelle affaire qui, affirment-ils, démontre une fois de plus « l’impunité accordée aux membres de la communauté musulmane » et « l’absence totale de protection des chrétiens ».

Depuis le meurtre du 4 novembre, les manifestations se succèdent dans les principales villes du pays, demandant à ce que « les autorités fasse un exemple de cette tragédie pour qu’elle ne se reproduise plus jamais ».

A Faisalabad, au Pendjab, une marche à travers la ville, organisée par la National Minorities Alliance of Pakistan (NMAP), la Joshwa Welfare Organisation (JWO) et la Muslim Masihi Ittehad (MMI), s’est achevée par une prière interreligieuse commune en hommage à Shama et Shahzad.

Le leader musulman Younas Abar a rappelé l’importance de réformer rapidement le droit du travail, en particulier dans les usines et les briqueteries où les ouvriers, issus essentiellement des minorités, sont victimes de graves abus et de harcèlement.

Le 17 novembre ont commencé les auditions des principaux suspects dans le meurtre collectif des deux chrétiens. Parmi la cinquantaine de personnes arrêtées depuis le drame, quatre personnes, dont le propriétaire de la briqueterie, viennent d’être écrouées après avoir été entendues par le tribunal anti-terrorisme. « Le juge les a remis en prison jusqu’au prochain interrogatoire prévu le 19 novembre », rapporte aujourd’hui le Centre for Legal Aid, Assistance and Settlement (CLAAS).(source :
Mepasie)

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