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du 20 au 22 novembre 2014 (semaine 47)
 

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22 novembre 2014 - Irak
LA RENCONTRE DE VIENNE ET LE CRI DU PATRIARCHE CHALDÉEN

Chrétiens et évêques, cheikhs, imams et leaders religieux du monde arabe réunis à Vienne les 18 et 19 novembre ont condamné à l'unanimité le Daech. Le Patriarche leur demande de se démarquer plus explicitement des extrémistes.

Invités par le "Centre international pour le dialogue interreligieux et interculturel Roi Abdallah Ben Abdelaziz" (Kaiciid), une organisation financée notamment par l’Arabie Saoudite, ces leaders ont dénoncé la violence perpétrée au nom de la religion et qualifié la coexistence islamo-chrétienne d'un des "principaux piliers de la civilisation arabe".

Plus d'une centaine de personnalités religieuses du Moyen-Orient ont participé à la rencontre intitulée "Unis contre la violence au nom de la religion. Parmi eux, le patriarche chaldéen Louis Raphaël Ier Sako (Bagdad) et le cheikh Abdallah bin Mahfudh bin Bayyah, professeur de jurisprudence islamique à l'Université "Roi Abd Al-Aziz", en Arabie saoudite.

Le Saint-Siège, en tant qu’observateur, était représenté par le secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le Père Miguel Angel Ayuso Guixot.

Tous ont appelé au maintien, dans les sociétés arabes, de la diversité "qui est notre patrimoine depuis des millénaires".
Tous ont dénoncé un "détournement criminel de la religion".

Les signataires de l'appel soulignent que toute personne, indépendamment de ses convictions religieuses, a le droit à un traitement humain et digne, et que les atrocités au nom de la religion sont un crime contre l'humanité. La déclaration dénonce également le soutien et le financement du terrorisme.

Les chefs religieux affirment tous que le conflit actuel en Irak et en Syrie concerne les adeptes de chaque religion. Ils rejettent non seulement la violence au nom de la religion, mais aussi la prétention de groupes tel que l'EI de "justifier leurs actions avec les enseignements de l'islam". En ce qui concerne les violations des droits de l'homme, le texte relève que les chrétiens et les yézidis sont les premiers concernés.

Le Patriarche chaldéen Louis Raphéel Sako ne se contente pas des déclarations et il interpelle vigoureusement l’islam officiel.

"A travers cette lettre, j’aimerais exprimer ma douleur et celle de vos frères et sœurs chrétiens, et faire appel à votre conscience et à votre bonne volonté pour que leurs villes soient libérées, qu’ils retrouvent leur maison et leurs biens".

Aussi demande-t-il aux autorités de l’islam de prendre la mesure de la menace fondamentaliste, une menace aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans eux-mêmes. Il est nécessaire que les savants de l’islam réfutent cette vision extrême et que les structures éducatives inculquent une culture du respect de la dignité de l’autre.

Il appelle tous les frères et sœurs musulmans à un « net changement, parce qu’il est de votre responsabilité de trouver une réponse, qui doit venir de vous et non pas d’une force extérieure ».

Mgr Sako achève sa missive par un souhait et une lueur d’espoir: "Nous avons grand espoir que vous fassiez un pas avant qu’il ne soit trop tard pour prévenir ce tsunami de frapper une autre région". (source :
Apic )

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