Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 23 au 26 novembre 2014 (semaine 48)
 

-
26 novembre 2014
LES PRÊTRES MARIÉS ORIENTAUX DANS LES ÉGLISES OCCIDENTALES

Depuis le XIXème siècle interdiction était faite aux Églises catholiques orientales d’ordonner prêtres des hommes mariés en Occident, et à ces prêtres d'exercer un ministère dans les diocèses occidentaux, sauf décision justifiée de l'évêque local.

À la fin du XIXe siècle, quand des Ukrainiens catholiques de rite byzantin ont massivement émigré aux États-Unis, les évêques latins américains avaient protesté auprès de Rome face au « gravissime scandale » que causait la présence parmi eux de prêtres mariés, comme cela est courant dans la tradition orientale.

Minoritaires dans un monde protestant où les pasteurs étaient largement mariés, les évêques américains craignaient le « mauvais exemple » donné par des prêtres catholiques mariés.

En 1890, la Congrégation pour la propagation de la foi avait même alors interdit au clergé ruthène marié de résider aux États-Unis. Une interdiction étendue au Canada en 1913.

En 1929-1930, plusieurs décrets de Pie XI avaient interdit aux prêtres catholiques orientaux mariés d’exercer leur sacerdoce en Occident, sauf s’ils étaient veufs et si leurs enfants ne vivaient pas dans la région où ils exerçaient leur ministère. Faute de prêtres, 200.000 fidèles ruthènes étaient alors passés à l’orthodoxie.

Depuis quelques années, des exceptions étaient possibles, avec la permission expresse du Pape, comme en février dernier quand l’éparchie Notre-Dame-du-Liban de Los Angeles (États-Unis) avait ordonné prêtre un homme marié et père de famille.

Devant l’émigration de plus en plus massive des chrétiens d’Orient, les Églises orientales, dont la plupart connaissent le clergé marié, n’ont plus suffisamment de prêtres célibataires à envoyer en Occident. À l’inverse, les fidèles orientaux sont désormais durablement implantés en Occident où ils sont chez eux et où naissent des vocations sacerdotales.

Lors du Synode sur le Moyen-Orient, en 2010, plusieurs évêques avaient abordé ce problème, dont le cardinal André Vingt-Trois, comme ordinaire des fidèles orientaux en France.

Le Pape François a autorisé le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, à lever cette interdiction. Ce que ce dernier a fait dans un décret du 14 juin permettant aux évêques orientaux d’ordonner des hommes mariés, même originaires de leurs diocèses occidentaux.

Ils n’ont que l’obligation « d’informer préalablement par écrit l’évêque latin de résidence du candidat afin d’avoir son avis et toute information pertinente » . Les "ordinaires" (évêques) de fidèles orientaux privés de hiérarchie propre peuvent aussi ordonner des hommes mariés après en avoir informé la Conférence épiscopale et la Congrégation pour les Églises orientales.

Officiellement, la décision ne concerne que le clergé oriental. Mais la question pourra se poser, à terme, d’une double discipline ecclésiastique sur un même territoire, surtout là où le manque de prêtres peut se faire sentir.

Le décret du cardinal Leonardo Sandri, s’il rappelle la règle du célibat sacerdotal en Occident, relève aussi que dans le rite latin lui-même, Benoît XVI avait levé l’obligation de célibat pour les prêtres anglicans unis à Rome après la Constitution "Anglicanorum coetibus". (source
: Apic)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil