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du 23 au 26 novembre 2014 (semaine 48)
 

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26 novembre 2014 - Irak
ILS SE PRÉPARENT A UN NOEL DE DOULEURS

Le patriarche d’Antioche Youssef Ignace III Younan a fait le point sur la situation dramatique des chrétiens d’Irak, le 21 novembre dans l'hebdomadaire "Famille chrétienne", cinq mois après l’invasion de Mossoul par Daech.

" Nos chrétiens se joignent à l’Église universelle pour se préparer à Noël. Mais cette année, Noël sera mêlé à beaucoup de douleur, de souffrance et de tristesse. Parce qu’à peu près 5. 000 syriaques catholiques – tout un diocèse – ont été chassés de leurs terres, de leurs villages, de la région où ils vivaient depuis des centaines d’années : en quelques heures, ils ont dû fuir et se réfugier au Kurdistan, c’est-à-dire au sein même de leur propre pays ! Pour eux, la joie de Noël manquera sûrement.

" L'urgence est de garder confiane et espérance, ces valeurs que Noël nous apporte chaque année. C'est l'abandon aux mains du Seigneur. C'est la joie d’accueillir le Sauveur malgré cette situation dramatique pour les enfants, les familles, les jeunes, et les personnes âgées. C'est continuer à se dire que le Seigneur a permis cette épreuve et ces souffrances pour que nous puissions être plus proches de lui, accepter de porter sa croix de Rédemption pour aller vers la gloire.

Et le patriarche continue : " Voyez-vous, c’est facile de prêcher patience, confiance et espérance si l’on ne prend pas part à la souffrance. Nous nous devons d’être là-bas avec eux. Je dois avouer que j’hésite parfois à aller les voir. La dernière fois, c’était il y a deux semaines. Les choses vont de mal en pis. L’espoir qu’ils pourront retourner chez eux un jour commence à faiblir."

" Si notre peuple n’était pas fidèle à la foi du Christ, il y a longtemps qu’il se serait converti à l’Islam. Les chrétiens d’Irak se rappellent toujours la parole du Seigneur : « L’homme ne vit pas seulement de pain ». Mais je dois dire qu’ils sont quand même tentés de perdre la foi.

" N’y a-t-il donc aucun espoir ? Je n’en vois pas. Prenez l’exil à Babylone, même le peuple d’Israël avait l’espoir de retourner en Terre promise. Pour les chrétiens d’Irak, cet espoir disparaît. À quoi bon rester pour vivre dans ces conditions inhumaines ?

" Et comment un Orient sans chrétiens pourrait-il faire partie du plan de Dieu ? Chaque événement a un sens d’après le dessein divin. Mais nous n’arrivons pas toujours à le comprendre. En Irak, un peuple a été déraciné et semble promis au désespoir : pourquoi le Seigneur nous laisse-t-il dans cette situation qui menace notre foi et notre espérance ?

" Nous le prions afin qu’il nous aide à accepter sa volonté. Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons plus que la prière pour nourrir notre foi et notre espérance. Reste la question de les transmettre…"

Un entretien a relire entièrement dans cette revue chrétienne. (source
: Famille chrétienne)

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