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du 6 au 10 décembre 2014 (semaine 50)
 

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10 décembre 2014 - Birmanie
DES LOIS DISCRIMINATOIRES CONTRE LES NON-BOUDHDISTES

Le président Thein Sein a approuvé un ensemble de projets de lois très controversés, imposant des restrictions sévères aux mariages interreligieux ainsi qu'aux conversions du bouddhisme à une autre confession.

Ces lois visent également à restreindre les naissances au sein de la population musulmane. Ces projets législatifs qui seront soumis au Parlement ont déclenché une pluie de critiques des défenseurs des droits de l’homme.

Ils ont été élaborés par une coalition de bonzes radicaux proches du pouvoir, regroupés sous la bannière de" l’Organization for the Protection of Race, Religion, and Belief (OPRRB)."

Selon les thèses défendues par le mouvement extrémiste, qui a récemment gagné en popularité dans le pays, la nation birmane et bouddhiste, qui représente plus des deux tiers de la population du pays, serait menacée par une poussée démographique et religieuse des musulmans venus du Bangladesh voisin.

Présentés pour la première fois en juin dernier sous la forme d’une pétition qui avait réuni plus de 1,3 million de signatures, ces projets de loi ont pour but avoué de mettre fin à l’augmentation numérique des adeptes de l’islam en Birmanie. Parmi les mesures préconisées par les bonzes, figure en première ligne, la limitation des naissances dans «certaines régions du pays», où les musulmans sont majoritaires.

Si elle était définitivement adoptée, la loi exigerait également de tout citoyen de Birmanie qui désirerait changer de religion, d’obtenir l’autorisation préalable de l’administration, et ceci sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement. Seraient considérées comme des violations de la loi, la «conversion avec intention d’insulter ou de porter atteinte à une religion», la conversion forcée, ou celle, très vague, décrite comme ayant été «obtenue par des moyens de persuasion, quels qu’ils soient».

Outre la limitation des naissances, la limitation des conversions, la loi vise également la limitation des mariages interreligieux, autres vecteurs de «contamination» par la foi musulmane. Toute femme bouddhiste souhaitant convoler avec un homme d'une autre religion devrait obtenir au préalable, l’autorisation de ses parents, de sa future belle-famille et des autorités locales. Il sera également demandé au futur époux de se convertir au bouddhisme.

Les ONG de défense des droits de l'homme, mais aussi tous les représentants des religions minoritaires en Birmanie, y compris ceux des communautés chrétiennes ont plaidé en vain pour que cette loi ne soit jamais présentée devant le Parlement. «C’est une honte pour tous les citoyens du Myanmar que ce genre de question soit examinée par le parlement , s'indigne Ni Ko, conseiller juridique de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

En avril dernier, Mgr Charles Bo, archevêque catholique de Rangoun, avait rappelé que la conversion étant « un acte relevant de la liberté individuelle, nul ne pouvait contraindre quelqu’un à embrasser ou à quitter une religion (...), pas même ses parents, l’Etat ou des moines.» (source : Mepasie)

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