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du 10 au 13 décembre 2014 (semaine 50)
 

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13 décembre 2014 - Chine
LA FÊTE DE NOËL POPULAIRE MAIS POLITIQUEMENT INCORRECTE

Cette année ne fera pas exception : dans bien des grandes villes, les magasins et les artères commerçantes seront pavoisés aux couleurs de Noël. Effigies du Père Noël, sapins de Noël et Christmas carols satureront les espaces urbains.

A chaque approche de la « fête de Noël », les magasins, les restaurants, les hôtels dressent un « arbre de Noël », accrochent des banderoles « Bon Noël », leurs employés portent des « bonnets rouges », les enfants des écoles maternelles font la ronde et chantent devant les « arbres de Noël », espérant recevoir de leur maître un « cadeau de Noël » ; dans les écoles, des affiches bariolées de couleurs vives « Bal de Noël », « Fête de Noël » occupent les emplacements les plus en vue ; les réseaux sociaux, les journaux, la télévision, la radio débordent de toutes sortes de « messages de Noël ».

Démarche purement commerciale, diront les uns, attrait culturel pour une certaine modernité associée à l’Occident, diront les autres. Au sein des instances intellectuelles proches du pouvoir, cet attrait pour la fête de Noël est vu avec circonspection, voire une franche hostilité. Elle serait en effet contraire à l’esprit patriotique prôné par les dirigeants du pays.

Allant plus loin en cette analyse, en mai dernier, l’Académie chinoise des sciences sociales publiait un Livre bleu détaillant les « défis les plus sérieux » se posant au pays. Quatre d’entre eux étaient listés, à savoir l’exportation par les nations occidentales des idéaux démocratiques, l’hégémonie culturelle occidentale, la dissémination de l’information via Internet et les infiltrations religieuses.

L’engouement pour Noël en Chine manifeste une perte de la primauté de « l’âme culturelle chinoise » et un naufrage de la subjectivité culturelle chinoise. Les tenants du pouvoir invitent donc leurs compatriotes à la plus grande vigilance face à ce qu’ils perçoivent comme « une nouvelle avancée de la ‘christianisation’ » de leur pays.

" Nous soutenons la tolérance religieuse, disent-ils, et respectons la liberté de croyance, nous n’avons pas l’intention d’exclure le « christianisme ». Nous éprouvons envers la question du christianisme en Chine une sympathie compréhensive : de très importantes populations marginalisées ou ayant peu de poids ont besoin d’un soutien moral pour recouvrer l’espérance d’une vie meilleure, tandis qu’une certaine élite sociale cherche à se servir du protestantisme pour « se donner de l’importance ».

" Mais la cause en est sans doute la perte de la primauté de la culture et le naufrage de la subjectivité culturelle chinoise ; autrement dit, il manque à la Chine une culture et une croyance qui la rende à la fois confiante en elle-même et autonome, qui soit à la fois cohérente et de caractère national.

" Nous n’avons pas l’intention de réprimander nos compatriotes chinois pour leur inconscience culturelle collective mais nous les exhortons à s’en libérer, pour défendre la primauté de la culture chinoise, reconstruire un monde et une existence qui aient du sens pour les Chinois.

L’histoire et la réalité nous montrent aussi que la pénétration et la propagation du christianisme en Chine ne sont pas simplement un problème de culture et de religion, mais aussi une « puissance douce » exercée par des pays occidentaux qui s’infiltrent et se répandent en Chine. (source : Mepasie)

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