Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho

du 27 au 31 décembre 2014
et du 1 au 3 janvier 2015 (semaine 01)

 

-
3 janvier 2015 -
LA RENCONTRE DE TAIZÉ : "ÊTRE LE SEL DE LA TERRE"

Plus de 30 000 jeunes ont participé à la 37ème Rencontre européenne qui a débuté le 29 décembre et s'est tenue à Prague jusqu’au 2 janvier pour une nouvelle étape du « pèlerinage de confiance sur la terre ».

Ce rassemblement de 23.000 jeunes venant de l’étranger et 7.000 tchèques, s'est déroulé dans une ville de Prague indifférente. C’est la seconde fois que Prague accueille ce rassemblement. En 1990, au lendemain de la chûte du rideau de fer, l’engouement était extraordinaire : 80.000 jeunes avaient été accueillis dans des familles qui goûtaient à la liberté et s’étonnaient de ces pèlerins venus de l’autre côté, celui de la démocratie.

Cette année, il n'en fut pas de même. La moitié des jeunes ont dû être logés dans des écoles ou des salles paroissiales, à défaut d’avoir trouvé suffisamment de familles prêtes à ouvrir leurs portes. Un fait qui illustre l’indifférence que suscite l’Église catholique dans ce pays considéré comme le plus athée d’Europe.

« Il était nécessaire de revenir en Europe centrale, vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, et au moment où l’on célèbre le centenaire de la Première Guerre mondiale, explique Frère Alois, prieur de Taizé. Nous devons nous souvenir que ce sont les peuples d’Europe centrale et de l’Est qui ont eu le courage de croire en l’impossible ! »

Ces derniers jours, en revanche, le rassemblement était à peine évoqué dans la presse locale, et passe quasiment inaperçu aux yeux des Praguois. « Je suis sûre que la plupart des gens ici ne sont pas au courant », ajoute Martina, très engagée dans sa paroisse pour accueillir les jeunes Européens.

Paradoxalement, le P. Kolar, qui a longtemps travaillé comme journaliste à la radio nationale tchèque, note un véritable intérêt pour la religion de la part des intellectuels. « Mais le peuple est déchristianisé, ajoute-t-il. Il s’en fiche ! »

« La grande majorité de la population n’est pas baptisée et n’a pas grandi dans un milieu chrétien », confirme Mgr Karel Herbst, évêque auxiliaire de Prague. Ce Salésien de 72 ans, qui a connu les interrogatoires et les mesures de rétorsion soviétiques dans les années 1970, déplore une Église « manquant d’élan », et qui rate parfois les occasions de rejoindre les préoccupations de la société.

Selon lui, elle ne s’est pas suffisamment emparée de la question du Synode de la famille, alors qu’à Prague 50 % des mariages débouchent sur un divorce. Mais il souligne le dynamisme de certaines paroisses, comme celle de l’Académie de Prague, où se retrouvent de nombreux étudiants et universitaires, et où 150 catéchumènes se préparent à recevoir le baptême.

« Un grand nombre de baptisés pratiquent, y compris en semaine, assure de son côté Frère Alois. Et les paroisses sont très vivantes. Certes, les chrétiens sont une minorité. Mais cette minorité peut transformer les choses. » En témoigne le thème retenu pour cette rencontre : « Être le sel de la terre » .

« Les jeunes chrétiens sont bien vus, mieux que l’Église elle-même, notamment à cause de leur comportement », pense de son côté Mgr Herbst. Pour ces jeunes catholiques, la foi vécue en communauté, lors de rencontres comme celle de Taizé, a une importance capitale. « Cet événement va rendre le christianisme visible de façon positive », espère le P. Kolar.

Le rassemblement de Prague est un rassemblement d'espérance. (source :
.taizé)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil