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du 23 au 25 avril 2015 (semaine 17)
 


- 25 avril
2015 - Inde
LES CONVERSIONS POURRAIENT ÊTRE INTERDITES

Le gouvernement nationaliste de Narendra Modi relance le débat sur la mise en place, au plan fédéral, d’une loi anti-conversion. selon laquelle la nation indienne est dans son essence hindoue.

Depuis son accession au pouvoir, en mai dernier, le Premier ministre et son parti prônent l’idéologie de "l’hindutva",
mais le président Narendra Modi s’est bien gardé, lui-même, de se prononcer directement sur la question de la conversion, un thème très sensible en Inde.

Les responsables du BJP (Bharatiya Janata Party, Parti du peuple indien) et ses ministres, en revanche, se sont à plusieurs reprises prononcés en faveur de la mise en place de mesures destinées à "protéger la religion hindoue", laquelle serait menacée par l’essor des minorités religieuses, musulmane et chrétienne notamment. En décembre dernier, à la Chambre basse du Parlement, le ministre des Affaires parlementaires avait fait sensation en appelant au vote d’une loi anti-conversion au plan fédéral.

Le 23 mars dernier, le ministre fédéral de l’Intérieur, Rajnath Singh, relançait l’affaire, en appelant à la mise en place d’un débat national sur la question de la conversion et la nécessité d’une loi anti-conversion.

Le 15 avril, un avis émanant du ministère fédéral des Lois et de la Justice a mis un coup d’arrêt aux velléités du gouvernement fédéral en ce domaine. Les juristes du ministère ont en effet déclaré qu’une éventuelle loi fédérale visant à restreindre les possibilités de changement de religion s’inscrirait en contradiction avec les dispositions prévues par la Constitution de l’Union indienne qui stipulent qu’une loi touchant à ce domaine relève non du plan fédéral mais des législations propres à chacun des Etats et territoires de l’Union.

Le débat sur la nécessité d’une loi anti-conversion au plan fédéral est un débat déjà ancien en Inde et il a toujours été lié au BJP, ou plus exactement à son prédécesseur, le Janata Party (Parti du peuple).

Aujourd’hui, sur les 29 Etats de l’Union indienne, sept ont voté une loi anti-conversion. A chaque fois, ces lois anti-conversion, qui punissent les conversions obtenues "par la force" ou "des moyens frauduleux", se sont appuyées sur la notion de défense de l’ordre public, domaine placé sous la responsabilité des Etats de l’Union.

Pour Sadanand Gowda, ministre fédéral des Lois et de la Justice, l’avis émis par les juristes de son ministère ne clôt pas le débat sur la possibilité ou non d’une loi anti-conversion au plan fédéral.

Pour les opposants à une éventuelle loi anti-conversion, les projets de New Delhi sont néanmoins inquiétants. Navaid Hamid, secrétaire du Conseil d’Asie du Sud pour les minorités, dénonce "les intentions biaisées du gouvernement central qui vise à restreindre la liberté de religion et la liberté de chacun à vivre selon sa foi.

Selon le Père Paul Thelakkat, porte-parole de l’Eglise catholique syro-malabare, nul besoin de voter des lois restreignant les conversions en Inde, que ce soit au niveau fédéral ou dans les Etats. "Il y a suffisamment de lois dans ce pays pour sanctionner ceux qui troublent l’ordre public ou l’harmonie sociale", explique-t-il, en dénonçant la vision portée par les nationalistes hindous selon laquelle l’hindouisme, religion très largement majoritaire en Inde, serait en passe de devenir une religion minoritaire.

Le responsable d’une organisation extrémiste hindoue, l’Akhil Bharatiya Hindu Mahasabha (‘Assemblée entièrement indienne et hindoue’), a justifié cette attaque en déclarant que les actions de ce type n’étaient pas illégales et ne violaient aucune loi car "les églises n’étaient plus des lieux de culte mais des usines à convertir les hindous au christianisme". (source :
Mepasie)

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