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du 07 au 09 mai 2015 (semaine 19)
 


- 9 mai
2015 -
ILS VEULENT RENOUER AVEC L'ÂGE D'OR MUSULMAN

A Oman, des oulémas du monde entier ont tenté de renouer avec l'âge d'or musulman, imams et théologiens, sont venus assister à la quatorzième édition de « La conférence sur l'évolution des sciences islamiques ».

Cette conférence annuelle ayant pour vocation de réunir des oulémas et des experts représentants des trois grands courants de l'islam afin que tous parlent, échangent, et gardent contact.Pour Abdul Rahman Al Salimi, président du comité d'organisation, '« il est nécessaire que les musulmans s'unissent et passent outre leurs différends théologiques et rituels ».

Il ajoute que « cette conférence se voulait être l'occasion de faire connaître toute la pensée islamique et permettre de travailler à unifier la communauté musulmane ».

Sur quatre jours, des intervenants venus des quatre coins du monde musulman, sont venus présenter leurs travaux sur des sujets techniques, tels que « la possibilité de renouveler le rôle de la coutume dans le droit islamique selon les quatre écoles jurisprudentielles », sujet traité par l'ancien ministre des affaires religieuses tunisien du parti Ennahdha, Nourredine Al Khademi ; ou encore « le concept de l'intérêt général dans les écoles jurisprudentielles musulmanes, entre la causalité et l'intentionnalité », présenté par l'ayatollah Ahmed Muballaghi, tout droit venu de Qom en Iran, grand centre intellectuel de l'islam chiite.

Pour un spécialiste des questions théologiques musulmanes, il est extraordinaire de voir réunis autant de « clercs » importants dans leurs pays respectifs, de différentes obédiences musulmanes au même endroit, au même moment, pour évoquer des sujets communs et explorer des pensées d'auteurs différents.

Cela ne s'est probablement pas produit depuis des siècles, peut-être même depuis les maqamat (disputatio, ou débats) organisées par les califes Abbassides de Bagdad à partir du VIIIe siècle. Pratique en vogue pendant la période où le monde musulman était au sommet de sa domination culturelle et scientifique, jusqu'au XIIe siècle.

Des religieux omanais étaient assis aux côtés d'universitaires marocains, libyens, ou russes, sans oublier des imams ghanéens et autres représentants de la fameuse université islamique du Caire, Al Azhar. « C'est l'occasion de se parler, et d'établir des contacts à l'échelle internationale dans un but académique et plus largement de se découvrir », expliquait Ibrohim Usmanov, directeur du Centre de recherche des sciences islamiques à l'université de Tachkent en Ouzbékistan.

Les intervenants exposèrent les idées de religieux de différents courants musulmans : sunnites comme le grand penseur de la fin du XIXe siècle Muhammad Abduh ou Mahmud Shaltut ; chiites, avec Baqr El Sadr (duodécimain), et Mejd Eddine Al Mu'ayidi (zaydite), ou encore ibadites, avec Ibrahim Al Bayoudh et Nourredine Al Salimi (ancêtre du président du comité d'organisation de la conférence). Les organisateurs ont introduit des problématiques contemporaines, comme celle du don d'organes, du commerce électronique ou encore de la gestation pour autrui.

La conférence dura quatre jours, mais reste une question : pourquoi cette conférence est-elle si peu connue dans le monde musulman, où, paradoxalement, les discours qui appellent à l'unité de tous les musulmans sont plus nombreux que les appels à la haine et à la confrontation ? (source
: AFP)

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