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du 14 au 16 mai 2015 (semaine 20)
 


- 16 mai
2015 - Brésil
IL FAUT RENFORCER LA PASTORALE AFRO-BRÉSILIENNE

Lors de l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage au Brésil, le coordinateur de la Pastorale afro-brésilienne a rappelé, le 13 mai, l'importance de l'implication de l'Eglise et de l'Etat auprès des noirs, toujours marqués au Brésil par la pauvreté.

Le Père Jurandyr Azevedo de Araújo, coordinateur de la Pastorale afro-brésilienne de la Conférence des évêques du Brésil (CNBB), a diffusé un message dans le cadre de la commémoration du 127ème anniversaire de la loi qui a aboli l'esclavage au Brésil, le 13 mai 1888.

Considérant cette date comme marquante pour le Brésil, le religieux a toutefois souligné que "l'abolition de l'esclavage est une oeuvre incomplète, en raison de la précarité des conditions de vie de la population noire aujourd'hui au Brésil".

Pour le Père Jurandyr Azevedo de Araújo, le "souvenir de cette date donne à la nation brésilienne l'opportunité de créer un nouvel élan de solidarité avec la population afro-brésilienne, qui vit majoritairement dans des conditions de pauvreté et de misère".

Pour lui, l'Eglise doit en effet être encore plus solidaire de la population afro-brésilienne. "L'Eglise Catholique du Brésil, consciente de sa mission d'être l'avocate pour défendre les pauvres, doit plus que jamais se tenir au côté de ses frères marginalisés".

Il a évoqué en particulier la situation des peuples quilombolas (communautés de descendants d'esclaves), souvent persécutés dans leur lutte pour la récupération de leurs territoires. "Garantir à cette population le droit à une terre légale signifie bien d'avantage que garantir le droit à un simple bout de terre, a t il souligné. C'est la garantie de préservation de l'héritage des cultures et des traditions afro-brésiliennes au sein de cette population".

Pour les responsables de la Pastorale afro-brésilienne, il convient également d'approfondir les politiques et les actions affirmatives d'inclusion citoyenne pour le restant de la population afro-brésilienne. En commençant par une éducation de qualité, seul gage de développement et d'émancipation des enfants et des adolescents. Au-delà, il est nécessaire de créer un réel accès à un enseignement supérieur public et gratuit et à un accès gratuit à une santé de qualité.

D'après un recensement rendu public fin 2011, les noirs sont majoritaires au Brésil (50,7%). Ces statistiques démontrent aussi que les Brésiliens de couleur restent toujours nettement défavorisés par rapport aux Blancs.

L'inégalité raciale est flagrante à tous les niveaux, à commencer par la répartition des richesses. Deux tiers des pauvres sont en effet noirs ou métis. A qualification égale, les noirs gagnent en moyenne deux fois moins que les blancs. Une femme noire ne perçoit environ qu'un quart du salaire d'un homme blanc. Pire, selon une étude de 2007, les citoyens de couleur n'occupent que 3,5% des postes d'encadrement, à peine 10% des places d'étudiants à l'université. Moins de 5% au Parlement et 3% dans le secteur judiciaire. (source : ACI-PrensaI)

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