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du 14 au 16 mai 2015 (semaine 20)
 


- 16 mai
2015 -
COMMENT ÊTRE JUIF DANS L'EUROPE ACTUELLE

Réunis à Toulouse pour leur congrès biennal, les rabbins européens veulent ramener les juifs à la synagogue et se sont aussi interrogés sur la manière d’être pleinement juif dans l’Europe actuelle.

Au dernier jour de son congrès biennal, la Conférence européenne des rabbins (CER) a choisi de rendre hommage aux victimes de l’école, assassinées à quelques mètres de là, en mars 2012, par Mohamed Merah. « En près de soixante ans d’existence, c’est la première fois que la CER ne se réunit pas dans une capitale , souligne le rabbin de Toulouse Avraham Weill. Nous sommes touchés et honorés. »

Deux cents rabbins d’une Europe allant de Dublin à Vladivostok sont présents, ainsi que les deux grands rabbins d’Israël, au passage desquels chacun se lève par respect.

« Nous sommes là pour dire à la communauté toulousaine que nous sommes en deuil avec elle et que le judaïsme européen soutient la vie juive en France » , résume le rabbin Pinchas Goldschmidt, grand rabbin de Moscou et président de la CER, qui rappelle les étapes suivantes du terrorisme : Bruxelles, Paris, Copenhague…

" La lutte contre un antisémitisme qui renaît partout en Europe est évidemment le premier défi auquel est confronté le judaïsme européen.

« C’est une question de pérennité, constate Haïm Korsia, grand rabbin de France. Le gouvernement français le fait très bien, et nous avons voulu le signifier en remettant au premier ministre, Manuel Valls, notre prix annuel. C’est une façon de suggérer aussi aux autres pays de mettre en place des politiques similaires et d’appeler l’Europe à une homogénéisation des politiques. »

« L’Europe sans le judaïsme ne peut être l’Europe » , a ainsi insisté le vice-président du Parlement européen Antonio Tajani. « Le problème, c’est que, dans certains pays, des lois sont promulguées mais pas forcément appliquées » , regrette le rabbin Ephraim Mirvis, grand rabbin de Grande-Bretagne, en se gardant de citer des cas précis.

« Nous sommes fiers d’être juifs en Europe, témoigne le rabbin toulousain Weill. Il y a une vie après les attentats, mais ce n’est plus la même. Heureusement, la communauté ne s’est pas effondrée. Malgré la peur des parents, les écoles ne se sont pas vidées, les gens ont continué à venir à la synagogue. »

« Il ne faut pas venir habiter en Israël à cause des attentats, mais par choix, a-t-il soutenu. Il faut renforcer ici, en Europe, l’étude de la Torah. » Car, par-delà les questions sécuritaires, c’est bien l’actualité de la vie juive en Europe qui préoccupe les rabbins présents.

Mariages mixtes, pratiques de la cacherout, mais aussi fécondations in vitro, usage des technologies face au shabbat : les ateliers proposés en hébreu (leur langue commune) lors de ce congrès sont autant d’exemples des questions qui se posent à des rabbins qui, smartphone en main pour la prière, sont immergés dans la modernité.

« Auparavant, l’action des rabbins était tournée vers ceux qui avaient soif d’étudier, explique le rabbin Mirvis. Aujourd’hui, il faut ramener ceux qui ne connaissent plus le judaïsme pour leur permettre de retrouver leur identité. »

Une identité que les rabbins du continent ne conçoivent que pleinement européenne. Mercredi soir, la prière dans la grande synagogue du centre communautaire juif de Toulouse était l’occasion de marquer les 70 ans de la libération de l’Europe et de la fin de la Shoah à leur jour anniversaire dans le calendrier juif. (source : AFP)

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