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du 17 au 20 mai 2015 (semaine 21)
 


- 20 mai
2015 -
EST-CE LA FIN DES CHRÉTIENS EN IRAK

Les chrétiens martyrisés en Syrie et en Irak étaient au centre du traditionnel pèlerinage annuel des amis suisses de l'"Aide à l’Eglise en Détresse", à Einsiedeln. Ils ont entendu Roberto Simona, responsable de l'AED pour la Suisse romande.
Les fidèles se sont pressés dans l’église abbatiale de Notre-Dame des Ermites, à Einsiedeln, le 17 mai et ont rempli la grande salle du monastère pour entendre le témoignage du Père Martin Barta, assistant ecclésiastique d'AED internationale, et de Roberto Simona, responsable de l'AED pour la Suisse romande et italophone, de retour d'un voyage en Syrie.

De retour d'un voyage en Syrie, Roberto Simona, a souligné que la persécution des chrétiens dans cette région entre Tigre et Euphrate a commencé après la chute de Saddam Hussein. "Avant cette date, on pensait que la persécution des chrétiens n'existait plus, qu'elle était liée aux régimes totalitaires du XXe siècle. Quelle illusion!", a-t-il martelé. "Il n’est pas nécessaire de se rendre dans les catacombes ou au Colisée. Les martyrs vivent maintenant, dans de nombreux pays... Les chrétiens sont persécutés à cause de la foi. Dans certains pays, ils ne peuvent pas porter la croix et sont punis dans le cas contraire."

" Nous assistons vraisemblablement à la fin du christianisme en Irak, et peut-être aussi en Syrie, a-t-il avancé: "On verra si une ville comme Alep, si importante symboliquement pour les chrétiens, subira le sort de Mossoul, vidée de ses chrétiens".

" Avant la première guerre américaine contre l'Irak, 1,5 million de chrétiens y vivaient, surtout dans les villes de Bagdad et de Mossoul. Leur nombre est ensuite tombé à 400'000, vivant notamment dans la Plaine de Ninive.

"Aujourd'hui, il n'y a plus de chrétiens à Mossoul, tombée aux mains de Daech, l'Etat islamique, tout au plus quelques prisonniers ou des gens qui ont été convertis de force à l'islam. Les quelque 150.000 chrétiens restant en Irak survivent en grande majorité comme réfugiés au Kurdistan, sans logement, hébergés dans des églises, sous tentes sur les terrains de l'Eglise, ou dans des immeubles à moitié achevés".

" Les 120.000 chrétiens irakiens réfugiés au Kurdistan, victimes d'une épuration religieuse, tout comme les chrétiens de Syrie, n'ont qu'un seul désir: quitter le pays et se rendre en Europe, en Amérique ou en Australie.

" L'Eglise espère encore pouvoir les retenir, au moins au Kurdistan irakien. Elle lutte pour qu'ils puissent se refaire une nouvelle vie dans cette région d'Irak, en attendant que leurs villes et leurs villages soient libérés de la terreur imposée par Daech".

" Quant à l'avenir des relations de ces populations chrétiennes avec les musulmans, avec lesquels elles ont cohabité pendant des siècles, Roberto Simona relève que la plupart des familles qu'il a rencontrées sur le terrain sont unanimes: "ils ne veulent plus rien savoir de l'islam ou des musulmans... Le choc provoqué par la violence des jihadistes a été tout simplement trop fort! Nous devons respecter leur sentiment, qui est compréhensible".

Mais, souligne cet expert de l'islam, il serait injuste de s'en prendre à l'ensemble des musulmans: il y a des musulmans qui veulent réformer leur religion, de nombreux autres qui veulent la vivre de façon pacifique. Ce serait également injuste à l'égard des musulmans qui se sont comportés de façon héroïque face aux hordes de Daech. (source
: Apic)

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