Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 juin au 3 juin 2015 (semaine 23)
 


-
3 juin 2015 - Syrie
DEVANT L'IMMOBOLISME OCCIDENTAL

Face au massacre de "milliers de chrétiens" et de "civils innocents" en Syrie, Mgr Jean-Clément (Youhanna) Jeanbart a dénoncé le 30 mai, "un système mondial enclin à la barbarie".

L'archevêque grec-melkite catholique d'Alep met le doigt sur l’immobilisme de la communauté internationale et désigne dans une lettre aux accents amers un système "assoiffé de puissance et étourdi par une vénalité insatiable".

Ce message fait suite aux dégâts causés sur les bâtiments de l’archevêché d’Alep, le 27 mai, par "un vingtième obus lancé par les rebelles qui a perforé son toit".

La grande métropole pluriethnique du nord-ouest de la Syrie, encerclée par les bandes armées, est divisée en deux parties: l’est de la ville avec ses 300.000 habitants se trouve entre les mains de groupes jihadistes; l’ouest compte 2 millions d’habitants et se trouve sous le contrôle de l’Etat syrien.

La partie contrôlée par le gouvernement est bombardée quotidiennement, de nombreux hôpitaux, églises et écoles de cette zone ont été détruits, incendiés ou endommagés par des obus de mortier, des fusées et des bonbonnes de gaz remplies d’explosifs et de clous.

"Qu’attendent les grandes nations pour arrêter ces monstruosités ?", dit-il dans un appel relayé par L’Osservatore Romano daté du 30 mai.

Issu d’une famille établie à Alep depuis les années 1700, il se désole amèrement et lance un appel désespéré aux grandes nations

Le ‘quotidien du Vatican’ rapporte ses propos désabusés: "Laissez-moi pleurer avec mon peuple, avili et meurtri, avec les centaines de milliers de victimes sacrifiées pour je ne sais quelle prétendue société meilleure et je ne sais quel 'printemps arabe'".

Depuis de nombreuses années, la peur de l’intégrisme islamique est palpable chez les chrétiens de Syrie, qui soupçonnent que "l'après-Assad" sera désastreux pour ceux qui resteront sous la férule des "libérateurs". A Alep, depuis le début de la guerre, la moitié des chrétiens ont déjà choisi de s’en aller définitivement. Alep, pas si loin du port d’Antioche, se trouvait autrefois à un carrefour important sur la route des Indes, de Jérusalem, de Constantinople.

Siège d’un diocèse depuis la fin du IIIe siècle, Alep connaît une présence chrétienne depuis le temps des apôtres. La Syrie est en effet, après Jérusalem, le premier berceau du christianisme. Saül, le futur saint Paul, reçoit sur le chemin de Damas la mission de convertir les païens.

C’est à Antioche que les premiers disciples du Christ reçoivent d’abord le nom de chrétiens. Plusieurs villages en Syrie parlent encore l’araméen, la langue de Jésus-Christ. "Je peux dire que saint Paul et Barnabé sont certainement passés à Alep, dans les premiers 50 ans du christianisme...", confiait avec fierté Mgr Jeanbart dans une interview accordée à l'Apic.
(source : Apic)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil