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du 14 au 17 juin 2015 (semaine 25)
 


- 17 juin
2015 - Inde
MENACES DE MORT CONTRE LA CARDINAL TOPPO

Depuis le 9 juin, la police du Jharkhand a pris des mesures pour assurer la sécurité rapprochée du cardinal Telesphore Toppo, archevêque de Ranchi qui a reçu une lettre le menaçant de mort en cas de non-paiement d’une forte rançon.asia

La lettre est signée d’un certain Raj Kujur, qui se présente comme le commandant de la région du Bengale située au Jharkhand, pour le Front populaire de libération d’Inde (PLFI), une faction dissidente du Parti communiste d’Inde.

Affirmant que l’Eglise s’est enrichie à la faveur de son expansion dans la région, l’auteur de la lettre exige le paiement sous quinzaine de 50 millions de roupies (700.000 euros) au PLFI, sauf à s’exposer à des représailles fatales. « Vous avez fait du pognon (you have made moolah) en répandant la religion. C’est pourquoi vous devez contribuer à l’organisation [communiste] », peut-on lire dans le courrier, où il est encore écrit que s’adresser à la police ne sera d’aucun secours. « La police n’est pas en mesure d’arrêter nos hommes. Si vous ne payez pas, vous serez tué. »

Le cardinal Toppo s’est dit surpris de la menace reçue. Normalement, les maoïstes perçoivent plutôt positivement le travail de développement humain mené par l’Eglise auprès des populations des villages isolés de cet Etat parmi les plus pauvres du pays.

Par ailleurs, précise encore le cardinal, les tensions intercommunautaires ne sont pas notables dans cette partie de l’Etat. « Nous nous demandons bien pourquoi ils agissent ainsi », a-t-il ajouté, précisant qu’il avait récemment rencontré un membre du PLFI qui lui a affirmé que l’organisation communiste n’était pas à l’origine de cette lettre de racket.

Mgr Telesphore Toppo a précisé qu’il ne se sentait pas menacé et que même si la tentative de racket était réelle, ni lui ni l’Eglise ne paieraient « faute d’argent, tout simplement ».

La police prend toutefois la menace au sérieux. Un dispositif de sécurité a été mis en place autour de la résidence épiscopale, un garde du corps a été assigné au cardinal et des investigations sont en cours. La lettre a été envoyée par courrier recommandé et un numéro de téléphone inscrit sur le bordereau postal.

L’auteur de la lettre n’a sans doute pas visé l’Eglise en tant que telle, mais a ciblé le chef d’une institution perçue comme financièrement prospère. « Ils essaient de faire de l’argent là où ils pensent qu’il y en a », explique-t-il .

Créé en 2000 à partir de l’Etat voisin du Bihar, le Jharkhand est un Etat qui regorge de bauxite, de fer et de charbon et où les compagnies minières prolifèrent. L’Eglise catholique, qui rassemble environ 4,5 % de sa population, y est très active auprès notamment des populations aborigènes. Mgr Toppo est lui-même issu de l’ethnie oraon, de la communauté sarna.

Premier évêque aborigène d’Asie à accéder au cardinalat (en 2003), le cardinal Toppo, 75 ans, est considéré comme l’un des plus actifs défenseurs de l’inculturation et de la réconciliation interethnique en Inde. Ses actions en faveur de la paix et de la promotion des droits des aborigènes en ont fait une cible non pas tant des communistes ou des maoïstes que des hindouistes, ces derniers voyant en lui la personnification de l’avancée du christianisme au sein des populations aborigènes. (source
: Mepasie.)

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