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du 4 au 6 juillet 2016 (semaine 27)
 


- 6 juillet 2016
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POUR NE PAS SE PERDRE DANS LE SENS DES MOTS QU'IL UTILISE

« Il y a quelque chose qui se passe dans la manière dont le Pape utilise le langage », résume le cardinal Schönborn. Nicolas Senèze, journaliste à La Croix, en a fait la matière d'un livre, un véritable dictionnaire bergoglien.

Présentant l'exhortation du Pape François sur la famille, le cardinal Christoph Schènborn définissait ce texte comme « un événement de langage ». Il soulignait « une fraîcheur du langage, une immédiateté du langage, un langage poétique, imagé, sans que le sens réel du terme en soit dénaturé, mais enrichi.».

« Il y a quelque chose qui se passe dans la manière dont le pape François utilise le langage », résumait-il. encore.

Nicolas Senèze, journaliste à La Croix, en a fait la matière d'un livre. "Les Mots du pape" aux "éditions Bayard" pour qui veut comprendre tout ce que charrient des expressions, comme «périphéries » ou « mondanités», devenues inséparables du pontificat. Des mots si courants dans le discours du Pape qu'on risque d'en perdre la profondeur du sens, comme on récite une prière parfois machinalement.

Le vocabulaire du Pape François est profondément ancré dans la tradition pastorale latino-américaine. Mais souvent aussi se ressource dans le texte grec ou la tradition patristique et ecclésiale.

Nicolas Sénèze explique au public français la signification des mots et des expressions du Pape : jésuite, théologie de la libération, périphéries, mondanité, migrants, déchet, famille, miséricorde, etc.

Certains voudraient trop facilement les réduire», dit-il au début de son ouvrage. La pensée du pape François est certainement moins acadénique que celle de son prédéceseur Benoît XVI (mais) apparaît tout aussi solidement structurée».

L'auteur, qui connaît bien l'Amérique du Sud, montre par exemple comment les quatre principes généraux qui soutiennent toujours la pensée bergoglienne - « le temps est supérieur à l'espace », l'unité prévaut sur le conflit », la réalité est plus importante que l'idée » et « le tout est supérieur à la partie » - ont été forgés pour l'essentiel au début des années 1970.

Au fil des mots, Nicolas Senèze revisite ainsi l'histoire personnelle de Jorge Bergoglio. Celle d['abord d'un jésuite (chapitre ouvrant l'ouvrage) marqué en Argentine par la théologie du peuple. Les mots clés ouvrent l'accès à d['autres notions essentielles pour saisir non seulement le langage du pape François mais, au-delà, ses gestes et ses actes.

L'auteur montre comment, en religieux, le pape est attaché à la « communauté», premier mot du livre, et à la vie en collectivité qui l'accompagne. « C'est d'ailleurs pour cela, une fois élu, qu'il a choisi de rester à la Maison Sainte-Marthe, "l'hôtel" des cardinaux pendant le conclave, plutôt que de s'installer au palais du Vatican », ce que justifie le journaliste, donnant ici la raison la plus solide derrière le choix singulier du nouveau Pape.

Le livre à l'expressive couverture ne prétend pas pour autant décortiquer le pontificat de A à Z - le mot «frères », si courant sous la plume du pape, en est par exemple curieusement absent. Mais, des « migrants » à la « miséricorde», en passant par « l'économie (qui tue) » ou la «famille », il n'oublie aucun thème essentiel, qu'il éclaire avec le rappel de l'histoire, le témoignage de proches et, surtout, de savoureux extraits de la langue bergoglienne. (source : La Croix)

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