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du 4 au 6 juillet 2016 (semaine 27)
 


- 6 juillet 2016
- Terre Sainte
LES ANNÉES 'A VENIR DU PATRIARCAT DE JÉRUSALEM

Dans une interview du 1 juillet sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, à la tête du diocèse de Terre Sainte depuis 2008, dresse un bilan de ces huit années, alors qu’il s’apprête à passer la main au P. Pierbattista Pizzaballa.

Le 24 juin dernier, le pape François a accepté sa démission, présentée en octobre 2015, à l’occasion de ses 75 ans, nommant comme administrateur apostolique du Patriarcat latin l’ancien custode de Terre Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa.

« Tant d’événements se sont passés, succédé, entremêlés, certains heureux et encourageants, d’autres plus pénibles et compliqués », affirme ainsi Mgr Fouad Twal. Évoquant sans les nommer « plusieurs points faibles » dans son parcours, le patriarche latin, d’origine jordanienne, affirme : « Plus j’y pense et plus je vois la présence de la main de Dieu, une main tendue pour nous sauver, pour nous soutenir, et une autre main pour nous indiquer le bon chemin ».

« Je me suis souvent senti seul devant une décision à prendre, seul, malgré la présence d’une foule de gens autour de moi », ajoute-t-il dans cet entretien aux accents nostalgiques. « On peut découvrir quelquefois que l’on a moins amis qu’on ne le pensait, ou passer du rôle d’acteur principal à celui du spectateur qui regarde, qui suit les événements sans pouvoir créer ni faire l’histoire ».

Au sujet du nouvel administrateur apostolique, Mgr Twal estime que ses nombreuses années passées à la Custodie de Terre Sainte et son rôle comme vicaire du Patriarcat latin pour les communautés d’expression hébraïque pendant une période constitueront sans aucun doute un « atout » dans sa mission.

Mais il pointe aussi certaines de ses limites à ses yeux : « Le problème de la langue arabe, de la mentalité orientale et de toute l’activité pastorale »... « Il lui sera plus facile certainement de remédier aux faiblesses de l’administration que de gérer la pastorale auprès des fidèles arabes », n’hésite-t-il pas à affirmer.

« Ainsi, je comprends sa préoccupation, celle de nos prêtres et même de certains religieux franciscains… », ajoute Mgr Twal, en écho à la lettre envoyée par le Père franciscain aux fidèles et au clergé du Patriarcat peu après sa nomination, dans laquelle le P. Pizzaballa affirmait comprendre la « perplexité » de certains quant à son arrivée.

« Il est vrai aussi que les fidèles étrangers du Patriarcat latin sont désormais plus nombreux que les chrétiens arabes locaux », souligne également de façon inédite Mgr Twal, alors que cette question est plutôt taboue dans la région.

Il espère aussi que le nouvel administrateur saura « gagner totalement la confiance des prêtres » et « commencer la réforme avec conviction et sans hésitation », tout en conservant « cet équilibre délicat de relations avec les autorités israéliennes, palestiniennes et jordaniennes ».

« Au nouvel administrateur, je souhaiterais dire qu’il faut continuellement avoir le courage de parler, de dire la vérité, ni plus ni moins », ajoute le patriarche. « Nombreux sont ceux qui préféreraient notre silence, car notre discours dérange… Il nous faut parler avec prudence et avec respect, mais parler, éveiller les consciences et alimenter ces relations que nous avons tissées sur la scène internationale tout au long de ce parcours ».

Le patriarche Fouad Twal devrait quitter Jérusalem pour la Jordanie, pour un temps de repos, le temps de « reprendre un autre rythme de travail et de relations ». (source : Chrétiens orientaux)

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