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du 7 au 10 juillet 2016 (semaine 27)
 


- 10 juillet 2016
- Thailande
L'ASSOMPTION VIVIER DE L'ÉLITE THAÏLANDAISE

En Thaïlande, les chrétiens représentent moins d'1% des 67 millions d’habitants. Les Eglises chrétiennes, l’Eglise catholique en particulier, participent néanmoins pour une bonne part à l’éducation des enfants du pays.

Qu’ont en commun quatre anciens Premiers ministres, quinze membres du Conseil royal et de nombreux pontes de l'économie thaïlandaise? Ils sortent tous de l'Assumption College, dans le quartier de Bangrak, "pouponnière" des hommes de pouvoir thaïlandais depuis plus d’un siècle.

L'institution éducative, l'une des plus connues de Bangkok, est fondée en 1877 par Auguste Colombet, un Père des Missions Etrangères de Paris (MEP). Le jeune curé de 28 ans, fraîchement arrivé à Bangkok de son village alpin de Gap, décide d’ouvrir une école pour les enfants qui traînent autour de l’église toute la journée. La plupart sont les enfants des ouvriers chinois pauvres qui viennent d’arriver par bateau.

Le Père Colombet commence ses cours dans une petite maison en bois attenante à l’église et enseigne lui-même à une vingtaine d’enfants les mathématiques, le français et la géographie. Très vite, en 1879, il adjoint une section anglaise et emploie d’autres professeurs. Le succès est immédiat.

Lors de la période de la dictature militaire suivant la Seconde guerre mondiale, grandit à l’étranger un mouvement pro-démocratique, le Seri-Thai (Forces thaïlandaises libres) dont certains des membres les plus influents sont passés par le Collège de l’Assomption. C’est de cette mouvance que sont issus la plupart des hommes politiques arrivés au pouvoir après le soulèvement d’octobre 1973, une génération éduquée, imprégnée par les idéaux démocratiques occidentaux.

L’établissement a donc acquis au fil du temps la réputation de la meilleure école pour ceux qui veulent entrer dans les affaires, moins pour ce qu’on y apprend, que pour les relations qu’on peut s’y faire. Les directeurs de la plupart des grandes banques de Thaïlande, une douzaine de ministres des Finances, des membres des comités exécutifs des plus grandes sociétés nationales, se sont tous croisés à l'Assomption durant leurs jeunes années.

L ’école s’adresse certes aux classes moyennes aisées mais pas forcément aux fils de millionnaires. Il s’agit plutôt d’une élite culturelle, morale, d’une certaine idée thaïe de la bonne société, reliée au concept politico-bouddhiste de "khon dii", les gens de bien, qui revient si souvent sur la scène politique thaïlandaise.

Les messes ont lieu le vendredi pour permettre aux musulmans – 1 à 2 % des élèves – d’aller à la mosquée à deux rues de là. Quant aux bouddhistes, l’écrasante majorité des étudiants, ils reçoivent chaque premier vendredi du mois la visite de moines des temples de la région. Pour l’équipe dirigeante, il s’agit de garder la spiritualité de l’école vivante, quelle que soit la religion.

La rumeur veut que le collège de l’Assomption soit désormais un peu à la traîne par rapport à ses prestigieuses consœurs, les écoles internationales. (source
: cath.ch)

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