Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 11 au 13 juillet 2016 (semaine 28)
 


- 10 juillet 2016
-
LA NOUVEAUTÉ D'AMORIS LAETITIA

La nouveauté d’"Amoris lætitia" réside dans l’amplitude d’application qui est donnée au principe de la gradualité dans le discernement spirituel et pastoral des cas individuels, commente le cardinal Antonelli

L’objectif est de donner un témoignage ecclésial plus attirant et plus persuasif de l’évangile de la miséricorde divine, de réconforter les personnes blessées au point de vue spirituel, d’apprécier et de développer, le plus possible, les germes de bien qui sont présents dans ces personnes.

Ayant pris en considération la dynamique du discernement, le Pape François envisage la possibilité d’intégrer dans la vie ecclésiale concrète, progressivement et plus complètement, des personnes qui se trouvent en situation de fragilité, de telle sorte qu’elles puissent expérimenter de plus en plus, au lieu de simplement le savoir, qu’il est beau d’être une Église.

Après un discernement pastoral adéquat, il sera possible de confier à ces personnes diverses tâches, dont elles étaient jusqu’à maintenant exclues, mais "en évitant toute occasion de scandale"

Le Pape lui-même est conscient que, en s’avançant dans cette voie, on prend des risques : "Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus-Christ veut une Église attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, ne renonce pas au bien possible, même si elle court le risque de se salir avec la boue de la route" (308).

On peut prévoir des risques et des abus, aussi bien parmi les pasteurs que parmi les fidèles, par exemple : confusion entre la responsabilité subjective et la vérité objective, entre la loi de la gradualité et la gradualité de la loi ; relativisme moral et éthique situationniste ; valorisation du divorce et de la nouvelle union, considérés comme moralement licites ; non-incitation à la préparation au mariage, démotivation des fidèles séparés, accès à l’eucharistie sans être dans les dispositions nécessaires ; difficultés et perplexité des prêtres dans le discernement ; incertitude et inquiétude chez les fidèles.

" Des indications supplémentaires de la part de l’autorité compétente sont donc nécessaires pour une mise en œuvre prudente. […] L’accès à la communion eucharistique exige normalement une complète communion visible avec l’Église. Cet accès ne peut donc pas, en règle générale, être accordé tant que perdure la situation de vie objectivement désordonnée, quelles que soient les dispositions subjectives.

En attendant que soient données, ce qui serait souhaitable, des indications qui précisent cette doctrine et qui fassent davantage autorité, j’essaie avec beaucoup d’hésitation de concevoir une manière de procéder au for interne," reconnait le Pape.

" Le prêtre et l'Église est appelée à maintenir un équilibre difficile. D’une part il doit témoigner du fait que la miséricorde est le cœur de l’Évangile (311) et que l’Église, comme Jésus, accueille les pécheurs et soigne les blessures de la vie. D’autre part il doit conserver la visibilité de la communion ecclésiale avec le Christ qui brille dans la prédication fidèle de l’Évangile, dans la célébration authentique des sacrements, dans la juste discipline canonique, dans la vie cohérente des croyants. " dans "Amorie laetitia" (cardinal Ennio Antonelli).

Et le cardinal Ennio Antonelli demande aussi "des indications supplémentaires de la part de l’autorité compétente", afin de faire face à "des risques et des abus aussi bien parmi les pasteurs que parmi les fidèles" (source : Chiesa) .


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil