- 13 juillet 2016 -
LES JMJ ET LA GÉNÉRATION DES JEUNES CATHOLIQUES

Les jeunes catholiques ne devraient pas aimer François. Mais ils l'aiment. C'est l'un des paradoxes de l'enquête exclusive réalisée auprès des participants aux JMJ de Cracovie par l'hebdomadaire français "La Vie".

Pourquoi ils ne devraient pas (complètement) aimer François. Parce que, sociologiquement et politiquement, ils devraient se sentir plus en phase avec la ligne d'un Benoît XVI. Les jeunes cathos se situent sur des structures que l'on qualifie maladroitement être de droite.

En fait plus d'un tiers d'entre eux refusent de se situer sur un axe politique, reflétant ainsi le malaise de leur génération par rapport à l'offre classique. Certes encore, par rapport à une première enquête faite en 2011, c'est moins l'adhésion à la droite qui progresse que le rejet d'une gauche idéologique et en retard sur l'évolution sociétale, mondiale.

C'est une jeunesse ouverte aux échanges aussi bien techniques, informatiques que culturels

Si, dans cette analyse, l'on prend en compte leur milieu social et ecclésial, on pourrait a priori les situer dans les secteurs réputés les plus bousculés par l'élection de Jorge Bergoglio, ce Pape que les médias internationaux qualifient volontiers et maladroitement s de « pape de gauche »

Ils acceptent plus facilement de se laisser bousculer par lui comme la majorité des catholiques, jeunes ou pas, dans le monde. 41% estiment que les paroles, les gestes et les écrits du Pape sont éclairés par le réalisme d'une sociét,é traditionnellle sans doute, mais qui, dans le présent comme dans l'avenir se traduit au travers d'une libre influence dans leur vie de foi et leur vie personnelle.

Au-delà de la personne, il y a les idées. 62% se sentent proches ou très proches des positions de l’Église sur l'accueil des migrants et des réfugiés, un thème central du pontificat actuel, sur 73% des thèses de "Laudato Si'" et des positions de l'Église sur l'écologie.

De même proches de l'adhésion à la doctrine de l’Église sur la défense de la vie (72%) ou sur la sexualité (70%), deux thématiques longuement développées depuis le pontificat de Jean Paul II. Dans les détails il est vrai, ceux qui se disent « très proches » sur les questions migratoires ne sont que 25%, contre 52% sur le défense de la vie. Le discours du pape qui veut « des ponts et pas des murs » semble fonctionner comme un frein puissant par rapport à la séduction des idées d'extrême-droite, assez faible chez les JMJistes.

Un paradoxe pourrait en cacher un autre. Sur la vision des autres religions, les jeunes catholiques semblent plus en phase avec le discours de Benoît XVI contre le relativisme qu'avec celui de François sur la proximité de toutes les religions.

55% d'entre eux professent qu'il n'y a qu'une seule vraie religion (dont 44% qui estiment que d'autres religions contiennent aussi des vérités de base). Soit 10 points de plus qu'en 2011. Les valeurs d'identité progressent ici aux dépends des valeurs d'altérité. (source : News.va)

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