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22, 23 et 24 janvier 2005 (semaine 04)
 

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2005-01-24 - Inde
AU SANCTUAIRE MARIAL DE VAILANKANNI.

Au sanctuaire marial de Vailankanni,
situé dans le district de Nagapattinam, l'un des plus affectés par la catastrophe, la vie reprend peu à peu et les questions affluent sur le sens de la catastrophe provoquée par le tsunami du 26 décembre 2004.

Dans ce sanctuaire marial, surnommé "le Lourdes de l'Orient"  où est vénérée Notre Dame de la Santé et qui est fréquenté par des millions de pèlerins chaque année, 2 000 à 3 000 pèlerins fréquentaient quotidiennement le sanctuaire avant le 26 décembre. Les gens ne sont revenus qu'en petit nombre, car ils sont toujours sous le choc. Pour son recteur, le sanctuaire demeure après la catastrophe le centre d'unité religieuse qu'il était avant ce 26 décembre.

Sur les millions de pèlerins qui se rendaient à Vailankanni chaque année, l'Eglise estime que 60 % d'entre eux étaient des non-chrétiens, hindous en majorité mais aussi musulmans ou fidèles d'autres religions. A la messe du 3 janvier, le P. Xavier a noté la présence de trois religieux hindous, venus de Haridwar, dans le nord du pays, pour contribuer à la mise en place des secours.

Au-delà du fait que la basilique elle-même a été épargnée par les flots, la vaste tente dressée près de la basilique pour les célébrations de Noël a servi à accueillir les corps des victimes ramassés sur la plage et autour du sanctuaire ; plus de 600 corps ont été ainsi déposés pour y être identifiés. Pour toutes les personnes engagées dans les organisations de secours catholiques, ce qui frappe, c'est le vide créé autour de la basilique, là où avant le 26 décembre bruissaient les cris et l'agitation nés autour des multiples échoppes proposant aux pèlerins cierges, fleurs ou statues de la Vierge. "L'atmosphère est terrifiante"  témoigne Soeur Josephine D'Souza.

Pour nombre de rescapés, quelle que soit leur appartenance religieuse, outre la survie au jour le jour, une interrogation lancinante qui se pose est le "pourquoi" de cette catastrophe et la raison de leur survie. Pour Joseph Raj, un catholique, résidant sur les lieux, le quotidien est désormais consacré à aider les survivants. Il s'interroge : "Peut-être a-t-elle (la Vierge) un message pour nous. »

Le P. Xavier sans chercher à convaincre les plus éprouvés, explique que la Création ne se confond pas avec son Créateur. Autour du sanctuaire, les responsables des autres religions cherchent eux aussi à faire face aux interrogations de leurs fidèles. Dans la mosquée d'un village proche de Vailankanni, le responsable de la prière invite les musulmans à "ne pas perdre la foi". Non loin de la basilique, un petit sanctuaire où est adorée une divinité hindoue locale, Elliamman Koil, relativement épargné par les flots, une femme qui a perdu ses quatre enfants ainsi qu'une soeur et un frère, se lamente : "Tout le village priait quotidiennement. Chaque année, le village célébrait "thiruvizha" (une procession de la statue de la divinité, accompagnée de musique et de danses) et, pourtant, elle a tourné le dos à son peuple."

Pour l'évêque des lieux, Mgr Devadass Ambrose Mariadoss, du diocèse de Thanjavur, qui campe sur les lieux du sanctuaire depuis le premier jour de la catastrophe, une des priorités, pour marquer le fait que la vie continue, a été de remettre le sanctuaire en état pour le 14 janvier, date à laquelle les Tamouls commencent des festivités de trois jours pour "Pongal"  la fête des moussons et fête d'action de grâce pour les récoltes. Quelques jours plus tard, le 3 février, le cardinal Telesphore Toppo, président de la Conférence des évêques catholiques de l'Inde, est attendu à Vailankanni pour présider une rencontre interreligieuse de prière. "Nous espérons qu'à cette date, les choses seront redevenues normales", déclare Mgr Mariadoss. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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