Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
9, 10 et 11 février 2005 (semaine 06)
 

2005-02-11 - France
Mgr VINGT-TROIS, NOUVEL ARCHEVÊQUE DE PARIS.

Homme de défi, d'action, de dialogue, et d'innovation mais aussi et surtout homme d'Eglise, il a été le bras droit de Mgr Lustiger pendant 18 ans à Paris, c'est ainsi que la presse française salue le nouvel archevêque de Paris.

Mais avec sa franchise habituelle, Mgr Ving-Trois a tout de suite précisé à la presse le vendredi 11 février : "Il va falloir que les Parisiens et moi s'habituent à avoir un archevêque d'un autre format", a-t-il déclaré à des télévisions dans la salle Saint-Jean de l'archevêché de Paris, sous les portraits de ses prédécesseurs dont Mgr Lustiger.

"Bien sûr que ce sera difficile de succéder à Mgr Lustiger, il a une dimension personnelle tout à fait exceptionnelle", a-t-il poursuivi soulignant que le cardinal était pour lui "d'abord un ami très ancien et très cher".

Mais "ce serait une erreur, et je suis persuadé que l'Esprit saint a préservé le Pape de cette erreur, de croire qu'en nommant tel ou tel il allait reproduire une maquette déjà éprouvée depuis 24 ans", a-t-il ajouté.

Agé de 62 ans, Mgr André Vingt-Trois est parisien de toujours, même si les origines familiales se situent ans le Jura, origines où il aime se ressourcer. Ce gamin de Paris est né le 7 novembre 1942 dans une famille catholique mais pas pratiquante. Il a fait ses études au lycée de son quartier, le lycée Henri IV, et a vécu, rue Monge, dans le Ve arrondissement, "à l'époque lointaine où vivre sur un versant de la montagne Sainte-Geneviève avait ce qu'on appellerait aujourd'hui un côté provincial", souligne-t-il. Il aimait jouer dans les anciennes arênes romaines, les arênes de Lutèce.

C'est au "cours d'une enfance banale" qu'il sent naître en lui la vocation "avec ses moments de doute, de clarté. Une vocation c'est une histoire, il faut du temps", explique Mgr Vingt-Trois. Dans l'aumônerie du lycée, il retrouve des camarades dont une dizaine seront prêtres, grâce aux aumôniers d'alors. Les Pères Yves Gernigon et Jacques Breton lui proposent d'ailleurs de vivre une sorte d'une année "propédeutique" au sein de cette équipe sacerdotale avant l'entrée au séminaire. Il s'en souviendra et ce qui ne sera pas sans influence sur celle que lancera quelques années plus tard le cardinal Lustiger.

Parlant de sa nomination à Paris, il y a quinze jours, il dira :"Cela donne un peu le vertige en pensant à l'immensité de la tâche. Mais c'est une marque de confiance".

Il entre au séminaire de Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) en 1962 et y fait toutes ses études ecclésiastiques, obtenant une licence en théologie. Ordonné prêtre pour le diocèse de Paris le 28 juin 1969, il est ensuite vicaire à la paroisse Sainte Jeanne de Chantal à Paris (XVIe) de 1969 à 1974, dont le curé n'est autre que le futur cardinal Lustiger. Son domaine est tout particulièrement les catéchismes paroissiaux.

De 1974 à 1981, il est directeur au séminaire de Saint-Sulpice, professeur de théologie morale et sacramentelle (mariage, réconciliation et sacrement des malades). En arrivant à Paris en 1981, le cardinal Lustiger le choisit comme secrétaire puis comme vicaire général de son diocèse. Il y est chargé notamment de différents secteurs géographiques et services diocésains : formations diocésaines, communications, catéchèse, etc.

Homme de médias, il organise Radio-Notre-Dame avec Mgr Perrier qui l'avait lancée en 1981. Il met en place le "CIDR", le Centre d'Information et de Documentation religieuse". Soucieux de formation, il prend en charge la mise en place de l'École cathédrale avec Mgr Perrier. Il est un spécialiste de la communication par les réseaux internet dès les premiers mois où l'Église de France le met en place. Il est d'ailleurs l'un des rares évêques à rendre public l'adresse personnelle de son courriel.

Le 14 octobre 1988, il est ordonné évêque auxiliaire de Paris puis le 21 avril 1999, nommé archevêque de Tours. Il est président de la commission épiscopale de la famille et membre du Conseil Pontifical de la Famille.

Mgr André Vingt-Trois est connu pour son franc-parler et son rire, parfois déroutant ou même intimidant. "Nous ne pouvons sans cesse nous lamenter sur ce qui ne réussit pas et sur la faiblesse de nos moyens", se plaît-il à répéter lors des nombreuses et amicales visites paroissiales qu'il a effectuées dans le diocèse de Tours, diocèse où il a marqué son passage par ses idées, son dynamisme, et où il laissera bien des regrets.

L'Afrique qu'il a visitée en tant qu'évêque l'a aussi profondément marqué. C'est un homme de terrain, de dialogue avec une large ouverture d'esprit. Tout au long de son sacerdoce, "J'ai fait ce que l'on m'a demandé de faire". Il est toujours allé de l'avant, à la rencontre des gens : "C'est notre mission d'entrer en relation avec les personnes", cherchant des solutions, toujours inventives pour faire avancer l'Eglise. Et ce dans différents domaines. C'est ainsi qu'il a su transposer, filialement, les intuitions de son archevêque, pour qu'elles deviennent des réalités. Il n'était pas "la voix de son maître" comme se moquaient certains. Prêtre, homme d'Église, et non pas ecclésiastique, il vivait humblement cette tâche d'être l'auxiliaire du cardinal Lustiger.

Mgr Vingt-Trois, qui écoute de la musique classique (Mozart, Paganini) et des chansons réalistes quand il en a le temps, aura été le 136e archevêque de Tours, après saint Martin et saint Grégoire de Tours, avant de devenir le 140ème archevêque de Paris. (source et information : infocatho)

Retour aux dépèches