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FlashPress - Infocatho
14, 15 et 16 février 2005 (semaine 07)
 

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2005-02-16 -
COE : GUÉRISON ET RÉCONCILIATION.


"Le passé hante les victimes," a déclaré le Catholicos Aram Ier au Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE), citant en exemple la douloureuse histoire du génocide systématique de son propre peuple. "Nous ne pouvons pas nous libérer tant que le passé n’a pas été dûment reconnu."

Le Catholicos de l’Église apostolique arménienne de Cilicie, a appelé l’Église sur le plan mondial à redécouvrir la guérison en tant que ministère global qui transforme, renforce et réconcilie. "La mission de Dieu appelle une Église qui guérit dans un monde fracturé, fragmenté et aliéné."

Outre la guérison par la foi, la guérison doit comprendre " le traitement des causes profondes de l’injustice"... " Le pouvoir guérisseur de Dieu est à l’œuvre là où l’Eglise prend soin des malade et exprime sa solidarité avec les opprimés."

Cette année, le Comité central du COE se réunit sous le thème de "Guérison et réconciliation", en prévision de la prochaine Conférence sur la mission et l’évangélisation, qui se tiendra à Athènes du 9 au 16 mai. Il rappelle aux Églises qu’elles sont invitées en Christ à "être des communautés de réconciliation et de guérison".

On ne peut pas se réconcilier avec Dieu sans se réconcilier aussi avec son prochain et avec l’ensemble de la création, en jetant des passerelles à travers les divisions religieuses, sociales et culturelles, a expliqué Aram Ier. La réconciliation est plus qu’un accord politique: "C’est un changement de conscience, une transformation des attitudes, une guérison des souvenirs."

Une première étape consiste à reconnaître les vérités désagréables. "La culpabilité doit être admise ; la vérité doit être dite", estime Aram Ier. Reconnaissance et confession ouvrent la voie au pardon. Cela ne signifie pas qu’il faut oublier le passé, mais qu’il faut le voir "différemment", tout en regardant vers l’avenir, avec "une foi, un espoir et une vision renouvelés".

Grâce à la reconnaissance, à la confession et au pardon, victimes et agresseurs peuvent "se libérer de l’amertume du passé" et, en recherchant " une justice réparatrice et transformatrice", s’engager à "vivre ensemble dans la paix et la justice". Le pouvoir guérisseur de Dieu transforme l’ambiguïté du pouvoir de l’homme, en débarrassant le monde d’un pouvoir absolu, centralisé, violent et autosuffisant, pour laisser place à un pouvoir vulnérable, responsable, non violent et partagé.

Dans son intervention, Aram Ier a souligné six tâches qu’il considère comme des priorités permanentes :
- réfléchir à ce que signifie "être une Eglise" ;
- respecter la vie sous toutes ses formes ;
- aborder les questions éthiques contemporaines;
- considérer l’écologie comme une question morale, théologique et spirituelle;
- promouvoir la réconciliation comme un élément clé de la mission;
- débattre des pratiques et concepts dominants du pouvoir. (source et information : ENI)

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