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14, 15 et 16 février 2005 (semaine 07)
 

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2005-02-16 - France
LE CARDINAL LUSTIGER, 24 ANS, ARCHEVÊQUE DE PARIS.


Après 24 ans à la tête de l'archidiocèse de Paris, le cardinal Lustiger se retire atteint par la limite des 75 ans, transmettant cette mission à Mgr Vingt-Trois, archevêque de Tours et son ancien vicaire auxiliaire.

Dans le message adressé à ses diocésains, le cardinal Jean Marie Lustiger a tenu à exprimer sa "profonde et forte espérance pour l'avenir de l'Église, tout particulièrement à Paris", un avenir qu'il a su bâtir.

Forte personnalité, le cardinal Lustiger s'est fait connaître notamment pour ses capacités spirituelles, intellectuelles et pastorales. Auteur de nombreux ouvrages sur la foi, il a été élu à l'Académie française en 1995. Archevêque de Paris, il a su donner un élan vital à son diocèse, dans des secteurs les plus divers.

Ayant comme priorité d'augmenter le nombre des vocations sacerdotales, il a mis en place un processus de formation original, proposant dès 1984 une année de "fondation spirituelle", suivie de la création d’un séminaire constitué en huit "maisonnées" dispersées auprès des paroisses du centre de Paris, non loin du Studium de l’École cathédrale où les futurs prêtres parisiens font leurs études. Quelques 220 nouveaux prêtres ont été ordonnés en plus de 20 ans.

Le cardinal Lustiger s'est également consacré à la formation des laïcs, ouvrant de nombreux centres à leur attention. Les dernières années de son épiscopat parisien ont été particulièrement marquées par les 13èmes Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) en  août 1997 et, à l’automne dernier, par l'initiative d'évangélisation "Toussaint 2004".

Né le 17 septembre 1926 de parents polonais immigrés à Paris au début du 20ème siècle, Aaron Lustiger perd sa mère déportée à Auschwitz, en 1943. Il a la vie sauve grâce à une famille d'Orléans qui le recueille et au contact de laquelle il se convertit à l'âge de 14 ans. Juif d'origine, il reçoit le baptême, malgré les réticences de son père, en 1940, en pleine guerre mondiale. Il prend le nom de Jean-Marie et continue ses études, au lycée Pothier d’Orléans, avant d'entrer au petit séminaire de Paris.

Il fait son séminaire sulpicien de l'Institut catholique où il obtient une licence en théologie, en philosophie et en lettres. Ordonné prêtre en avril 1954, il devient responsable de la paroisse universitaire de Paris, puis directeur du 'Centre étudiant' de la capitale, le "Centre Richelieu" où il noue de nombreuses amitiés avec de futures personnalités dirigeantes.

Il est ensuite nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal, dans le 16ème arrondissement, ayant pour vicaire le futur Mgr André Vingt-Trois. Nommé évêque d'Orléans, ville lui
rappelant ses souvenirs de jeunesse et où il retrouve le père spirituel de sa conversion, il devient archevêque de Paris un an plus tard, le 31 janvier 1981. Il succède ainsi au cardinal Marty, qui avait lui aussi donné au diocèse une forte impulsion missionnaire.

Le pape le crée cardinal en
1983, lui donnant différentes responsabilités au sein de la curie romaine, notamment celle de membre des Congrégations pour les évêques, pour les Eglises orientales et pour le clergé. Le cardinal Lustiger a fêté ses 78 ans le 17 septembre dernier.

Il a su réaliser durant son épiscopat la nécessaire mutation de la communauté ecclésiale parisienne au rythme de la mutation de la société française et internationale tant par sa pensée, transmise dans ses livres, dans ses interventions devant les médias que par les créations qu’il a suscitées, sachant s’entourer de collaborateurs qui sont actuellement évêques de Lourdes, de Montpellier, d'Évry, de Gap, du Havre, de Pontoise, de Blois, de Versailles, etc …mais aussi de nombreux laïcs dans tous les milieux de décisions d’avenir.

Par delà "l’École cathédrale", il a envisagé la création d’un véritable institut de prospective pastorale au futur Centre des Bernardins, sachant, dans le même temps, être attentif aux créations similaires en Allemagne ou aux Etats-Unis. Un dynamisme qui ne peut s’arrêter même si à partir du 5 mars, il est officiellement à la retraite. (source : diocèse de Paris)

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