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23, 24 et 25 février (semaine 08)
 

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2005-02-25 - Grèce
UNE SITUATION DE PLUS EN PLUS DÉLICATE.


L'étau s'est resserré jeudi autour du chef de l'Église grecque, Mgr Christodoulos, avec de nouvelles accusations l'impliquant dans les scandales affectant actuellement la hiérarchie, et des voix s'élevent pour demander sa démission.

La crise sans précédent qui traverse l'Église grecque s’amplifie autour d'affaires de moeurs, de vénalité et de corruption de magistrats. Mgr Christodoulos a dû reconnaître mercredi 23 février des contacts avec l’archimandrite, Iakovos Giosakis, qui est placé en détention préventive depuis mi-février pour trafic d'antiquités. L’archimandrite est également soupçonné de corruption de magistrats, notamment au profit de deux haut-prélats, proches de Mgr Christodoulos, dont l'un a été suspendu pour six mois de ses fonctions.

Le chef de l'Église a aussi dû se défendre à nouveau sur ses relations avec un trafiquant de drogue recherché par Interpol, Apostolos Vavylis, après que le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem Mgr Eirinaios eut affirmé qu'il l'avait envoyé comme émissaire lors de son élection, en 2001.

Des allégations des médias en ce sens avaient été démenties par Mgr Christodoulos, qui avait toutefois reconnu être intervenu par deux fois en faveur de M. Vavylis dans le cadre de ses fonctions "pastorales". Mgr Christodoulos n'a "jamais envoyé quiconque comme représentant" à Jérusalem, a réitéré mercredi soir son bureau de presse.

Pour la première fois depuis l'élection de Mgr Christodoulos, en 1998, des voix se sont élevées jeudi en faveur de sa démission, tant au sein de l'Eglise, par la voix d'un de ses principaux rivaux, le métropolite de Zante, Mgr Chrysostomos, que de l'opposition de gauche.

524 personnalités réclament une séparation de l’Église et de l’État, universitaires, artistes, scientifiques, médecins, enseignants, journalistes, professionnels, employés et étudiants. "La crise au sein de l’Église résulte de son fonctionnement opaque et sans contrôle et de sa tentative de devenir le régulateur de la vie politique. Aujourd’hui, la question de la séparation de l’Église et de l’État, qui constitue l’attribut de base de chaque société démocratique moderne, est remise sur le tapis", écrivent-ils.

"Le besoin d’assainissement de l’Église exige cette séparation, afin qu’elle fonctionne en tant qu’union volontaire des croyants et de ses ministres, dans le cadre des institutions et des lois de l’État", poursuit le texte. "Urgent est le besoin d’un dialogue national sur ce sujet et d’un engagement des partis à lever tous les obstacles constitutionnels, en procédant à des propositions de révision, afin que le prochain Parlement puisse lever ces obstacles constitutionnels.

Pour eux, même aujourd’hui, dans le cadre de la Constitution en vigueur, la prise de mesures pour la séparation de l’Église et de l’État est possible. L’harmonisation de la Charte constitutive de l’Église avec le droit en vigueur, le règlement légal des questions de la fortune ecclésiastique, le contrôle fiscal des recettes de toute nature de l’Église et des évêchés, la suppression du régime spéciale des constructions d’églises, la levée de l’obligation du serment religieux pour les fonctionnaires de l’État et du catéchisme obligatoire dans les casernes, ainsi que le changement du caractère catéchétique de l’éducation religieuse à école. (source et information : courrier des Balkans)


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