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23, 24 et 25 février (semaine 08)
 

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2005-02-25 -
LE PATRIARCHE ET LA SITUATION AU LIBAN.


"L’actuel gouvernement libanais devrait donner sa démission", a déclaré le Patriarche de l'Église maronite libanaise, Mgr Nasrallah Pierre Sfeir, contacté à Beyrouth.

"Afin que les enquêtes internationales sur l'attentat contre Hariri puissent se dérouler efficacement, un gouvernement clairement soumis au pouvoir syrien ne peut rester en charge. Il faut tout de même essayer de continuer à chercher le dialogue avec la Syrie, mais les enquêtes doivent commencer".

"Près de 10 millions de maronites libanais sont allés vivre à l'étranger, particulièrement durant la période de la guerre. En Argentine, au Brésil, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis: le clergé maronite est présent dans tous ces pays. Et aujourd'hui aussi de nombreux jeunes s'en vont".

Au Liban, une habitude est en vigueur, pas fixée par la Charte constitutionnelle, qui est celle de mettre en pratique une division rigide des charges au sein du Gouvernement et du Parlement. Des divisions si nettes finissent-elles vraiment par porter atteinte à la démocratie? "Non, elles sont nécessaires. Même les sièges au sein du Parlement sont divisés de façon égale entre les députés chrétiens et musulmans.

Au Liban, il y a 18 communautés religieuses différentes: chaque communauté a des fonctions diverses, qui doivent être représentées. Le président de la République est maronite, le premier ministre sunnite et le président de la chambre chiite. Et les ministres sont distribués entre toutes les communautés".

On craint que la mort de Rafic Hariri et la "colère" du peuple en résultant puissent mettre en péril un tel équilibre ainsi que la paix finalement réalisée après tant de guerres. "Je crois que ce qui est arrivé est un motif et un encouragement pour demander encore, et de façon encore plus résolue, l'indépendance de la Syrie, mais tout cela doit être obtenu par le dialogue. Ce tragique événement ne doit pas réveiller des colères furieuses.

Sans aucun doute ce qui est arrivé a renforcé l'unité du pays, les journaux aussi sont unis pour demander le retrait des troupes syriennes, qui contrôlent tous les aspects de la vie du Liban. Les Libanais tiennent désormais leur futur entre leurs mains" dit encore le patriarche maronite, contacté dans sa résidence de Bkerke, sur le sommet d'une montagne, à une quarantaine de minutes de Beyrouth, auprès du sanctuaire de la Madone de Harissa.

La communauté chrétienne maronite est la troisième confession pour le nombre de fidèles, soit un million de Libanais, un quart de toute la population. En commémorant la figure de l'ex-premier ministre Rafic Hariri, le prélat l'a qualifié de "martyre", non seulement parce qu'il est mort de façon violente mais surtout parce que "Hariri avait des liens avec tous. Sans distinction aucune, ici au Liban comme à l'étranger. Il n'était pas sectaire et respectait les diverses confessions religieuses". Et la Syrie, a-t-elle vraiment un rôle dans cette affaire? "Il est impossible de le dire avant qu'une enquête soit faite".

Mais l'accord à peine signé à Bruxelles entre Bush et Chirac pour le respect de la résolution 1559 de l'ONU, facilitera-t-il le retrait des troupes syriennes? "Pourquoi pas? La Syrie est entrée dans notre pays avec un accord et après deux ans devait en sortir, mais 15 ans sont passés depuis". (source et information : Agence Misna)

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