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26, 27 et 28 février 2005 (semaine 09)
 

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2005-02-28 - Asie du Sud
LES PÊCHEURS ET LES PROBLÈMES DE LA RECONSTRUCTION.

"Les vrais problèmes des pêcheurs survivants, deux mois après le raz-de-marée, sont la maison et le travail", déclare Mgr Thomas Savundaranayagam, évêque de Jaffna, ville du nord du Sri Lanka.

"Nombre de personnes qui avaient été contraintes d'abandonner maisons et villages pour se réfugier dans des camps ou dans des édifices publics, ont ensuite reçu des tentes sous lesquelles vivre, du moins temporairement, mais cela a été un désastre: il faisait trop chaud et la majeure partie des évacués a été contrainte de rester tout le temps à l'extérieur de ces tentes, à ciel ouvert. Certains essaient à présent de se reconstruire une habitation plus solide, bien que toujours temporaire, avec l'aide des organisations non gouvernementales et d'associations humanitaires, qui ont fourni à chacun 75.000 roupies (soit 573 euros) à cette fin. Mais nombre d'entre eux sont encore contraints d'habiter sous une tente".

L'autre problème de la construction dérive des nouvelles règles imposées par le gouvernement qui, pour éviter l'impact catastrophique d'un éventuel futur tsunami, a établi l'interdiction de construire à une distance de moins de 100 mètres de la mer (300 dans le nord du pays). "Les évacués qui ont l'intention de reconstruire une habitation définitive se trouvent face à la question de la terre; ils doivent en trouver des portions disponibles, dans le cas contraire ils seront contraints de l'acheter à des particuliers, mais il n'est pas dit que leur budget le permette". 

Le futur des cingalais est en revanche plus problématique en ce qui concerne le travail: "Les survivants du raz-de-marée sont presque tous des pêcheurs et ont besoin avec urgence d'équipements pour la pêche et des moteurs pour les embarcations des pêcheurs locaux, mais il y aurait besoin d'ultérieures initiatives de ce genre", rappelle l'évêque.

L’impact émotionnel de la tragédie semble globalement dépassé : "Les gens pleurent encore lorsque l'on évoque leurs proches morts, mais lentement la vie a repris son cours normal, les écoles ont rouvert leurs portes et la population sort d'un état de dépression".

Les prêtres du diocèse de Jaffna sont constamment engagés dans l'aide aux victimes du tsunami, qui dans l'ex-Ceylan a fait, 40.000 vies et causé 800.000 déplacés. Jaffna est un des fiefs des Tigres pour la libération de l'Eelam tamoul (LTTE), mouvement rebelle actif depuis 1983 pour l'autonomie des territoires septentrionaux et orientaux surtout peuplés par la minorité ethnique tamoul.

L’urgence a dans un premier temps uni les LTTE et le gouvernement, mais ensuite les contrastes sont nés sur la gestion des aides tandis que le processus de paix entre la guérilla et le gouvernement, engagé en février 2002 mais enlisé depuis avril 2003, n'a pas encore repris. (source et information : Agence Misna)

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