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1, 2 et 3 mars 2005 (semaine 09)
 

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2005-03-03 - Chine
LES DISPOSITIONS RELATIVES AUX AFFAIRES RELIGIEUSES.

Dans "Églises d'Asie" du 1er mars, l'agence d'information des Missions Étrangères de Paris vient de publier les dispositions relatives aux affaires religieuses en Chine, qui entrent en vigueur le 1 mars. Un document non négligeable à connaître.

Pour certains observateurs, le décret, qui entre en vigueur ce 1er mars, représente un progrès dans la mesure où il fixe des limites à l'arbitraire des fonctionnaires du gouvernement chargés d'appliquer la politique religieuse du régime. Pour d'autres, le décret ne fait que reprendre en les précisant des dispositions déjà en place et n'apporte que peu d'éléments nouveaux.

Selon Anthony Lam Sui-ki, chercheur au Centre d'études du Saint Esprit, du diocèse catholique de Hongkong, les anciens règlements ne comportaient aucune disposition limitant le pouvoir des fonctionnaires des Affaires religieuses, l'administration qui applique la politique religieuse fixée par le gouvernement.

Au chapitre 6 du décret, les articles 38 et 39 comportent des éléments nouveaux sur la garantie de la liberté religieuse. Les fonctionnaires abusant de leur responsabilité doivent être pénalisés, indique le décret. Selon le chercheur hongkongais, c'est là une nouveauté qui représente un certain progrès, théorique certes, dans la mesure où sa portée réelle dépend de l'application concrète qui en sera faite, mais néanmoins notable.

Le P. Jean Charbonnier, des Missions Etrangères de Paris, souligne quant à lui qu'une des faiblesses intrinsèques du nouveau décret tient en l'absence de définition précise de ces « activités religieuses normales ». Négativement, il s'agit d'activités qui ne troublent pas l'ordre public. Positivement, il s'agit des activités autorisées. Quant au contenu de ces activités, continue le P. Charbonnier, le décret ne le décrit pas, mais on peut se référer aux distinctions établies par ailleurs entre « religion » et « superstition ».

Les religions, reconnues par l'Etat (bouddhisme, taoïsme, islam, catholicisme, protestantisme), ont des Ecritures, une morale, un rituel, une discipline canonique. Les superstitions sont aveugles et magiques ; elles nuisent à la santé physique et morale et sont potentiellement subversives. En ce sens, les « sectes » ou « cultes pervers » ( xiejiao ) sont des superstitions organisées ou des hérésies ( yiduan ).

Kwun Ping-hung, observateur de longue date des questions religieuses en Chine, estime lui que le nouveau décret n'apporte rien de nouveau. En terme de contrôle des religions et des activités religieuses, « pas de resserrement, pas de relâchement  déclare-t-il, en ajoutant que les implications du texte pour l'Eglise catholique en Chine ne sont ni positives ni négatives. La société chinoise a considérablement évolué ces dernières années, souligne-t-il, et Pékin, par ces nouvelles dispositions, entend « rappeler à ceux qui ne sont pas dans le système » que le gouvernement chinois garde un oil attentif sur la scène religieuse.

Il est difficile de résumer ici l'ensemble de ces dispositions et nous ne pouvons qu'inviter à vous y reporter dans l'édition de"Églises d'Asie", soit la revue imprimée, soit le site internet. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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