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21, 22 et 23 mars (semaine 12)
 

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2005-03-23 -
LES PETITES SOEURS MARIALES DU FILS-BIEN-AIMÉ ET DU PARACLET.

Les communauté des "Petites Soeurs mariales du Fils bien-aimé et du Paraclet", alias les "Soeurs mariales d’Israël et de Saint-Jean", ou encore "les Petites Soeurs d’Israël", n’ont plus de statut reconnu par l’Église catholique.

L’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, vient en effet de mettre fin, mardi 22 mars, à leur statut "d’association privée de fidèles". Le cardinal Decourtray avait, le 8 septembre 1994, reconnu cette association religieuse controversée.

L’acte, qualifié par l’archevêché de "mesure grave et rare", fait suite à une enquête entreprise depuis deux ans par le diocèse sur l’association, et sa fondatrice, Mère Myriam. Dans ce décret, le cardinal Barbarin explique agir "en vertu de notre devoir de vigilance sur les associations privées en vue du bien commun de notre diocèse".

"Plusieurs raisons ont conduit à une telle décision", affirme le P. Vincent Feroldi, porte-parole de l’évêché : d’abord, les interrogations suscitées par "le comportement de la responsable du groupe", Mère Myriam, soeur Tünde Szentes, d’origine hongroise ; ensuite, " le charisme mal défini de la communauté" ; enfin, le "manque de liberté" et "les violences" invoquées à plusieurs reprises par les familles des religieuses, qui ont été relayées par des associations de lutte contre les dérives sectaires, telle que "Famille et Liberté".

Accusations, note cependant le P. Feroldi, sur lesquelles le diocèse n’a jamais pu se prononcer, même si "la rupture des liens avec les familles pose la question de la liberté des membres de la communauté".

La décision du cardinal Barbarin met fin à plus de vingt ans d’histoire mouvementée. À l’origine de cette communauté, la personnalité controversée de Mère Myriam l’une des disciples du P. Marie- Dominique Philippe, à Fribourg. C’est dans la spiritualité du fondateur des "Frères de Saint-Jean" qu’elle crée, en 1982, une communauté contemplative,
ouverte sur les plus pauvres. Dès cette époque, son tempérament très fort et ses crises de mysticisme gênent.

Les origines juives de la fondatrice l’amenent à affirmer que judaïsme et christianisme, ne se contredisent pas, et elle entraîne sa communauté dans un "oecuménisme", critiqué même par les responsables du dialogue judéo- chrétien.

Dès 1987, après la plainte de parents d’une jeune femme de la communauté, le tribunal ecclésiastique reconnaît que la congrégation "se livre à des atteintes à la liberté spirituelle" et à "des pressions morales". Un document de l’épiscopat écrit en 2001 par le P. Vernette, sur "les dérives sectaires à l’intérieur de l’Église", engage l’archevêque de Lyon de l’époque, Mgr Louis-Marie Billé, à reprendre le dossier.

La situation se complique encore un peu plus lorsque Mère Myriam obtient en 1999, de la part de Mgr Édouard Kojnok, évêque de Roznava en Slovaquie, sa reconnaissance, comme "association de vie religieuse de droit diocésain" de Roznava.

Il est à noter que la communauté de Mère Myriam n’a plus aujourd’hui de lien avec les "Frères de Saint-Jean".

Le cardinal Barbarin avait demandé à voir Mère Myriam, mais celle-ci n’est pas venue au rendez-vous. Il a envoyé à chaque "Soeur" une lettre personnelle pour leur notifier le décret et leur indiquer des monastères dans la région, prêts à les accueillir pour un temps de discernement.

Certaines autres communautés nouvelles, une quinzaine en tout, venues elles aussi à la fin des années 1980 s’installer à Lyon, et dont le statut peut sembler ambigu, sont actuellement soumises au même travail de remise à plat. Parmi ces dernières, la "communauté de l’Épiphanie et de la Croix", et le "Foyer Marie-Jean", qui doivent revoir leur statut. (source et information : diocèse de Lyon)

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