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21, 22 et 23 mars (semaine 12)
 

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2005-03-23 - France
LA FOI DES JEUNES EN LA RÉSURRECTION.

Pour les animateurs des aumôneries et les paroisses, le commentaire de plusieurs enquêtes sur la foi des jeunes occidentaux, en la mort et la résurrection, paru dans le quotidien catholique français "La Croix" mérite plus qu’une simple lecture.

Les quelques citations que nous faisons de ce dossier "Parents-enfants" du 23 mars ne peuvent que nous inviter à l’acquérir.

"Bien sûr, que j’y crois à la vie éternelle, je suis certain qu’il y a une vie après la mort", affirme Marc, 16 ans. Ce qui est une évidence pour lui, l’est aussi, pense-t-il, pour " tous ses copains". Et il a raison. Mais de quelle "survie" parle-t-il ? En effet, les trois dernières enquêtes européennes sur les valeurs montrent que, de toutes les croyances, celle en l’au-delà est la seule qui soit en hausse.

Et si les croyances positives dominent les croyances négatives, l’Enfer remporte des suffrages très honorables. Les pratiques qui relèvent du satanisme dont on sait qu’elles attirent une partie de la jeunesse – un peu moins ces dernières années, semble-t- il – en sont l’expression la plus inquiétante. "La Croix" cite alors des sociologues et des éducateurs. Comment interpréter un tel investissement des jeunes sur l’après-vie ?

Yves Lambert, sociologue des religions, émet une hypothèse : "Outre les raisons générales d’espérer en une survie, dit-il, on peut évoquer le fait que ces jeunes constituent la première génération estimant que son sort sera moins favorable que celui des générations précédentes et ils ressentent avec plus d’acuité que leurs aînés, les risques de dégradation de l’environnement et la menace nucléaire. Face à ces difficultés du présent, ils veulent se donner un avenir meilleur."

Claire Escaffre, secrétaire nationale des Aumôneries de l’enseignement public, insiste sur la difficulté des jeunes à accepter la réalité de la mort : "Les jeunes évoluent dans un monde où la mort, la fin de la vie et de leur vie en particulier est impensable." Chez les jeunes, la croyance en l’au-delà est donc moins une croyance religieuse que l’expression du refus de la radicalité de la mort. Sorte de fantasme de toute-puissance, toujours réactivé au moment de l’adolescence, mais qui est sans doute conforté par une société qui "est elle-même adolescente".

Olivier Artongue, psychologue et animateur d’un groupe de paroles pour jeunes à Lyon, "à force de laisser croire aux jeunes que la faiblesse et les ratés de l’existence humaine sont intolérables, on les pousse à se projeter dans l’au-delà, voire à y mettre déjà un pied, plutôt qu’on ne les aide à assumer leur réalité quotidienne.

Leurs réponses sont multiples, parfois contradictoires et souvent approximatives quant à leurs références philosophiques ou religieuses. Pour désigner ce phénomène, Yves Lambert n’hésite pas à parler de nomadisme d’un "croire hors religion", d’ailleurs en partie partagé avec leurs aînés. " Ainsi, de nombreux jeunes n’hésitent pas à affirmer une double croyance à la résurrection et à la réincarnation, sans être capables d’expliciter ni l’une ni l’autre.

De même, les sondages montrent une montée sensible des croyances parallèles (astrologie, télépathie, voyance, sorcellerie, vie extraterrestre, etc.).

Pierre Larrieu, animateur d’aumônerie à Dijon, est  frappé de voir "le succès grandissant des pratiques de spiritisme, telles l’écriture automatique, les tables tournantes, le chanelling, etc. Et cela, tant parmi les jeunes qui fréquentent l’Église que les autres." Preuve s’il en fallait qu’au royaume de l’au-delà, tout est possible.

Que faut-il percevoir dans ce bricolage ? D’abord, un manque de culture des religions. Pour preuve, ces jeunes défenseurs de la croyance en la réincarnation qui en ignorent le plus souvent totalement la dimension punitive.

"Ils ne se sentent pas appartenir à une Église ou à une communauté. Aussi, c’est chaque individu qui se trouve acculé à trouver en lui-même les ressources, les points de repères et les références pour inventer le sens de sa vie et de ce qui la dépasse."

De tels témoignages et ce qu’ils révèlent nous invitent à ne pas laisser les jeunes seuls face aux questions qu’ils se posent sur
l’au-delà. Dossier mis en place par Agnès Auschizka. (source et intégralité du dossier : La Croix)

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