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FlashPress - Infocatho
8, 9 et 10 avril 2005 (semaine 14)
 

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2005-04-10 -
L'ADIEU A JEAN PAUL II.


Le vent s’est brutalement levé lorsqu’est sorti de la basilique le cercueil de Jean-Paul II, une simple caisse de cyprès aux planches blondes assemblées en queue-d’aronde, frappée de ses armes, la croix et le «M» de Marie.

Les minutes précédant la messe avaient vu arriver les délégations étrangères jusqu’au président iranien Khatami, assis tout près de l’Afghan Karzaï. Le roi d’Espagne se levait pour aller saluer le président italien et, par la grâce du protocole, Bernadette Chirac se retrouvait assise entre son mari et George W. Bush. Dans ce monde politique, parmi les représentants des religions que Jean-Paul II avait conviées deux fois à Assise, le recueillement a vite pris le dessus sur la curiosité.

Le cierge pascal, signe de la Résurrection du Christ placé devant une croix, flanquait le cercueil pontifical sur lequel on avait disposé un Évangile ouvert, dont le vent s’amusa à feuilleter les pages un moment, avant de le refermer complètement.

Puis la simple liturgie de la messe des défunts commença. Le silence se fit, porté par le chœur de la Chapelle Sixtine.
Le rite de la messe était simple, même si l’ampleur du lieu, la beauté des chants liturgique et le nombre des concélébrants lui donnait une grande solennité. Mais le célébrant, le cardinal Joseph Ratizinger, doyen du collège des cardinaux, était seul à l’autel, ses confrères cardinaux se trouvant derrière lui à quelques mètres.

Le texte de la Prière eucharistique était celui de la liturgie de Rome, dite prière N° 1, où sont en particulier nommés les saints martyrs de Rome et les saints papes. Les lectures de la messe étaient celles prévues par le nouvel Ordo exsequiarum Romani Pontificis, qui établit le rite des obsèques du Pape et en précise les lectures.

Elles ont été choisies selon une triple intention : le ministère évangélique du pape par la première lecture tirée des Actes des Apôtres (10, 34-43) : "Il nous enjoint de prêcher au peuple et d’attester qu’il est, lui, le juge établi par Dieu pour les vivants et pour les morts." Le sens de toute vie, des fidèles comme du pape par la deuxième lecture tirée de l’Épître aux Philippiens (3, 20-4, 1) : "Le Seigneur Jésus-Christ transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps glorieux." La responsabilité ecclésiale du successeur de saint Pierre dans l’évangile en saint Jean (21, 15-19) : "Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ?"

"Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit", avait conclu le cardinal Ratzinger en terminant son homélie, qui retraçait sobrement les grandes étapes spirituelles de Jean Paul II.

La communion fut donnée à tous les participants, et l’on remarqua tout spécialement Frère Roger de Taizé qui la reçut des mains mêmes du cardinal Ratzinger. Taizé est un lieu œcuménique et nul ne sait dans quelle appartenance canonique se trouvent ses membres : luthériens, réformés, catholiques …

La bénédiction de l’adieu, l’absoute, fut marquée par la lognue litanie ds saints de Rome et de quelques-uns des saints canonisés récemment par Jean Paul II. Les évêques catholiques oientaux s’avançèrent également et  l’archevêque majeur des gréco-catholiques ukrainiens encensa le corps tandis que les patriarches syro-malankars, chaldéens, byzantins, et d’autres Églises catholiques orientales intercédaient dans leur propres liturgies, en syrien, en arabe ou en grec.

Puis, après un instant d’immobilité face à la foule qui acclamait une dernière fois celui qui l’avait tant aimée, lentement la dépouille mortelle de Jean Paul II entra dans la basilique, où, loin des regards médiatiques, il fut déposé, dans la crypte vaticane, en terre, dans le lieu même où avait été déposé Jean XXIII, non loin de la tombe de saint Pierre, sous une simple dalle gravée à son nom. (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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