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17, 18 et 19 avril 2005 (semaine 16)
 

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2005-04-19 -
LE DISCOURS-PROGRAMME DE BENOÎT XVI.

Dans l'homélie, qu'il prononça pour l'ouverture du conclave, le futur Benoît XVI avait déjà esquissé ce que pouvait être son programme dans sa trame essentielle : une foi claire, une foi adulte enracinée dans l'amitié avec le Christ.

Tout cela, il n'a cessé de le répéter durant tout l'exercice de sa charge à la Congrégation pour la doctrine de la Foi, il l'avait encore redit durant le chemin du Croix au Colisée, le Vendredi-Saint dernier.

Il n'est pas homme à se laisser "emporter par des courants à la mode". Il veut "a
voir une foi claire selon le credo de l'Eglise... On voit se constituer une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif, et qui laisse seulement comme dernière mesure son propre moi, et ses envies."

..."Nous autres, en revanche, nous avons une autre mesure : le Fils de Dieu, l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable humanisme : « Adulte », ce n’est pas une foi qui suit les vagues de la mode et la dernière nouveauté ; adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ".

Il n'est pas un sentimental, il est un homme cordial, plus optimiste qu'on ne le dit, car son optimisme est fondé sur sa foi et ses repères sont ceux-là même de l'Évangile. Expert au Concile Vatican II, Il y prendra, dès son ouverture en 1962, une place remarquée parmi les penseurs du Concile, aux côtés des PP. Congar, Schillebeeckx, Rahner, Küng… avec lesquels il fondera la prestigieuse revue théologique ‘Concilium’.

Il met alors en avant des positions libérales, s’engageant notamment pour une réforme des méthodes du Saint-Office, la future Congrégation pour la doctrine de la foi dont il ne sait pas encore qu’il en héritera. Il publiera des ouvrages de référence de la théologie conciliaire, comme ‘La foi chrétienne hier et aujourd’hui’ (Mame/Cerf 1969) et ‘Le nouveau peuple de Dieu’ (Aubier 1971). Deux livres qu'il n'a jamais renié.

Mais il sera aussi l’homme de la constitution dogmatique ‘Lumen gentium’, qui définit l’Église comme Peuple de Dieu et sacrement, bien plus que de la constitution pastorale ‘Gaudium et spes’ sur les rapports de l’Église avec le monde de son temps, où il craint de voir une adulation de la modernité.

Certes il sera moins engagé, au fur et à mesure que passent les années et il en donne la raison à l'ouverture du Conclave : "Combien de vents de doctrine avons nous connus ces dernières décennies, combien de courants idéologiques, combien de modes de pensée", s'est-il exclamé.

"La petite barque de la pensée de nombreux chrétiens a été souvent agitée par ces vagues, jetée d'un extrême à l'autre: du marxisme au libéralisme, jusqu'au 'libertinage', du collectivisme à l'individualisme radical, de l'athéisme à un vague mysticisme religieux, de l'agnosticisme au syncrétisme, et ainsi de suite", tandis que "chaque jour, de nouvelle sectes naissent".

"A l’époque du concile, dira-t-il, en 1979, les positions étaient claires et nettes. Il y avait d’un côté la théologie scolastique romaine et d’un autre côté les théologies courageuses qui risquaient le dialogue avec le monde. Le monde a bien évolué. L’identité du christianisme s’est évanouie. Il s’agit de la redéfinir." Conclusion logique, toujours valable pour lui trente plus tard : le dialogue attendra que cette identité soit ainsi clairement redéfinie, et qu’on aura redressé le cap d’interprétations du concile menant aux "exagérations d’une ouverture sans discernement au monde ».

Il n'est pas l'homme des extrémismes, pas plus qu'il n'est l'homme des replis. Il ne veut pas que l'Église s'enlise, mais sache définir qu'elle est son identité.

"Avoir une foi claire, selon le Credo de l’Eglise, est souvent étiqueté comme fondamentalisme… On voit se constituer une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif, et qui laisse seulement comme dernière mesure son propre moi, et ses envies. Nous autres, en revanche, nous avons une autre mesure : le Fils de Dieu, l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable humanisme : « Adulte », ce n’est pas une foi qui suit les vagues de la mode et la dernière nouveauté ; adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ".

"Nous, en revanche, avons une autre mesure: le fils de Dieu (Jésus), l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme", a affirmé le doyen des cardinaux.

Mais cet homme de coeur, précis, soigneux, qui ne veut pas s'enliser, qui cherche son assurance dans la pensée du Christ, dira, également en 1979 : "A l’époque du concile, dira-t-il, les positions étaient claires et nettes. Il y avait d’un côté la théologie scolastique romaine et d’un autre côté les théologies courageuses qui risquaient le dialogue avec le monde. Le monde a bien évolué. L’identité du christianisme s’est évanouie. Il s’agit de la redéfinir."

Conclusion logique, toujours valable pour lui trente plus tard : le dialogue attendra que cette identité soit ainsi clairement redéfinie, et qu’on aura redressé le cap d’interprétations du concile menant aux "exagérations d’une ouverture sans discernement au monde".

Pour lui, il ne s'agit pas de se replier et, là encore à l'ouverture du conclave, il a rappelé "la tendresse de Dieu" envers les hommes, demandant aux hommes d’Église d’être "animés par une sainte inquiétud e: l'inquiétude de porter à tous le don de la foi, de l'amitié avec le Christ"...
"En vérité, l'amour, l'amitié de Dieu nous a été donnée pour qu'on la transmette aux autres", a-t-il souligné.

Demandons à l'Esprit-Saint de lui donner de vivre cela avec le collège des évêques car Joseph Ratzinger, Benoît XVI, estimait que la collégialité était essentielle à la vie de l'Église. Qu'elle soit ainsi vécue puisqu'il la
définissait au moment du Concile comme le devoir, pour le collège des évêques du monde entier (successeur comme tel du collège des Apôtres), "d’apporter au pape l’aide de la critique dans sa tâche universelle". Un défi parmi beaucoup d’autres qu’il lui revient désormais d’assumer, en toute première ligne, avec la grâce de Dieu. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

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