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5, 6 et 7 mai 2005 (semaine 18)
 

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2005-05-07 - Jérusalem
LE SAINT SYNODE DESTITUE LE PATRIARCHE IRÉNÉE.

A la suite des accusations portées contre lui, le Patriarche Irénéos Ier, patriarche de l'Église de Jérusalem, a été officiellement démis de ses fonctions, a annoncé samedi après-midi à Jérusalem un responsable du patriarcat.

"Nous avons achevé tout le processus permettant de limoger Irénéos Ier en tant que patriarche", a affirmé lors d'une conférence de presse le secrétaire du patriarcat, Aristarchos. "Pour nous, il est désormais considéré comme l'ex-patriarche", confirmant ainsi pour la première fois officiellement cette destitution.

L'Eglise grecque-orthodoxe attend à présent la réponse officielle de trois gouvernements dont elle dépend, Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne, a encore dit M. Aristarchos, et dans l'intervalle, trois métropolites doivent prendre en charge la gestion des affaires courantes jusqu'à ce qu'un patriarche intérimaire soit nommé, en principe la semaine prochaine. Les évêques devront ensuite élire un nouveau patriarche, et ce processus pourrait durer un mois, a ajouté Mgr. Aristarchos.

Cette destitution vient au terme d'un long processus. Il était reproché au patriarche d'avoir effectué des opérations immobilières d'une manière "très personnelle" en vendant des propriétés du patriarcat à des promoteurs israéliens, causant ainsi de graves dommages, non seulement à l'Église, mais aussi à la cause palestinienne dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Dès le 30 mars et devant les charges portées contre le patriarche dans le domaine des ventes controversées d’immeubles du patriarcat à des juifs, le gouvernement grec avait implicitement demandé ledépart du patriarche, une démission déjà réclamée par l'Autorité palestinienne.

Le Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem a entamé des démarches pour annuler ces ventes. Irénée Ier n'a pas reconnu publiquement son implication dans cette affaire.

Le jeudi 5 mai, 13 évêques et 25 archimandrites prenait la décision de "destituer Irénéos Ier, de ne plus traiter avec lui et de le considérer comme persona non grata à l'Eglise". L'approbation des deux deux-tiers des 17 membres du Synode pour rendre cette décision formelle, était nécessaire et elle a été entérinée le 6 mai . Dans l’après-midi, le métropolite Basilios signait le document et la décision devenait officielle.

Irénéos Ier a quitté le bâtiment immédiatement après une rencontre avec les autres dirigeants de l'Eglise, qualifiée de "tumultueuse". Il ne peut pas y revenir en tant que patriarche mais comme un membre du clergé sans aucune autorité.

L'ex-gestionnaire du patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, Nikos Papadimas accuse le patriarche Irénée Ier d’avoir secrètement approuvé la vente d’immeubles à des investisseurs juifs. "Le patriarche voulait prouver ainsi aux autorités israéliennes qu’il ne soutenait pas les Palestiniens et l’OLP", a déclaré Nikos Papadimas, qui est en fuite à l’étranger après avoir vendu plusieurs immeubles du quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem.

Selon le quotidien israélien "Haaretz", compte tenu de l'importance des sommes engagées, l’État israélien aurait discrètement financé cet achat afin de "relier le quartier juif de la vieille ville à Jérusalem-Ouest". Le journal rappelle le précédent de l'hospice Saint-Jean, dans la Vieille ville de Jérusalem, une autre propriété du patriarcat, dont l'achat en 1990 avait été secrètement financé par le ministère israélien de l'Habitat de l'époque.

A l'inverse, l
e patriarche impute cette éventuelle transaction -qu'il s'est déclaré prêt à faire annuler- à M. Papadimas, lui-même, actuellement recherché par la Grèce pour détournement de fonds du patriarcat. Mais il ne veut pas reconnaître publiquement son implication dans cette affaire.

Le porte-parole du patriarcat entend cependant nuancer les affirmations de la presse. "Il se peut que la société israélienne nous ait mal compris. Le problème ne provient pas du fait qu'il (Irénéos) a vendu un terrain à des juifs. Ce n'est pas le cas", a affirmé le porte-parole.

Selon Mgr Aristachos, le patriarche a été destitué pour sa "mauvaise gestion, un manque de transparence et la tromperie" auxquels il aurait eu recours.

Le porte-parole a souligné que le but du patriarcat est de mener les affaires en tenant compte des "sensibilités politiques" dans la région, de telle sorte que cela ne porte pas atteinte au fragile statu quo entre Juifs et Arabes notamment dans la vieille ville de Jérusalem. (source et information : Patriarcat de Jérusalem)

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