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18, 19 et 20 mai 2005 (semaine 20)
 

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2005-05-20 -
MARIE, GRÂCE ET ESPÉRANCE DANS LE CHRIST.

Une étude menée pendant cinq ans par des théologiens anglicans et catholiques romains sur la place de la Vierge Marie dans la vie et la doctrine de l'Eglise, tente de réconcilier l'une des principaux points de division entre catholiques et protestants.

"Nous ne considérons pas l'usage de demander à Marie et aux saints de prier pour nous comme un facteur de division de la communion... Nous croyons qu'il ne persiste plus de raison théologique de division ecclésiale en ces matières", affirme le rapport de l'ARCIC, la Commission anglicane-catholique romaine: "Marie: Grâce et espérance dans le Christ".

Anglicans et catholiques, dans ce document publié à Seattle (USA) le lundi 16 mai, vont donc très loin dans l’ouverture mutuelle. Ils rejoignent d’ailleurs les propositions du Groupe des Dombes dans son travail sur Marie, comme le remarque le P. Sesboué, jésuite. Reste à savoir quelle sera la réponse des Églises. Les derniers travaux d'ARCIC, publiés il y a plus de dix ans, n’ont toujours pas fait l’objet d’une réception officielle par l’Église catholique.

Mais les deux Églises, catholique et anglicane en ont autorisé la publication, même si ce rapport de la Commission n'a pas la valeur d'une "déclaration d'autorité" de la part des deux Églises.

La promulgation des deux dogmes marials par le pape, en 1854 (l’Immaculée Conception) et en 1950 (l’Assomption) constitue toujours un problème aux yeux des Anglicans, qui critiquent aussi la dévotion mariale, telle qu’elle peut être pratiquée au sein de l’Église catholique.

C’est particulièrement sur ces dogmes que l’on attendait le rapport de Seattle. Il marque sans aucun doute une avancée. Les deux parties s’accordent en effet à reconnaître que l’Assomption de Marie se trouve en "consonance avec l’Écriture, et que l’Immaculée Conception n’est pas contraire à l’Écriture".

La commission rappelle tout d'abord que, pour les Anglicans comme pour les Catholiques, "il ne peut y avoir qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ », et donc qu’il faut rejeter « toute interprétation du rôle de Marie qui obscurcit cette affirmation".

Après les Écritures, le rapport se penche sur la Tradition commune aux deux Églises, en particulier les Pères de l’Église et les théologiens du Moyen Âge, Après une évocation de la position des Réformateurs, les membres de la commission anglicane-catholique aboutissent à une proposition commune sur les deux dogmes en question.

Pour l’Immaculée Conception : « Nous pouvons affirmer ensemble que l’oeuvre rédemptrice du Christ rejaillit “par avance” sur Marie dans les profondeurs de son être et à ses tout premiers débuts. Ce n’est pas contraire à l’Écriture"..."les catholiques romains peuvent reconnaître en cela ce qui est affirmé par le dogme, à savoir que Marie fut “préservée de toute souillure du péché originel” et ce “au premier instant de sa conception”.

Pour l’Assomption : "Étant donné la compréhension à laquelle nous sommes parvenus pour ce qui concerne la place de Marie dans l’économie de l’espérance et de la grâce, nous pouvons affirmer ensemble que l’enseignement disant que Dieu a pris la bienheureuse Vierge Marie, dans la plénitude de sa personne, dans la gloire, est un enseignement en consonance avec l’Écriture."

Enfin une note en bas de page envisage que "l’acceptation explicite de la formulation précise des définitions de 1854 et de 1950 pourrait ne pas être requise des croyants qui n’étaient pas en communion avec Rome quand elles furent définies. Inversement, les Anglicans devraient accepter que ces définitions sont une expression légitime de la foi catholique".

La Commission internationale anglicane et catholique romaine ARCIC travaille depuis les années 60 sur les sujets de divergence entre les deux Églises avec pour objectif de les dépasser.

Le groupe de travail qui s'est penché sur le culte de Marie était présidé par l'archevêque anglican de Sydney, Peter Carnley, et Alexander Brunett, l'archevêque catholique de Seattle, aux Etats-Unis.

Ce document a suscité quelques réactions négatives de la part de la frange "évangélique" de l'Eglise anglicane, qui l'estime trop favorable à la conception catholique de Marie. Il a été accueilli favorablement en revanche par la "High Church", très proche de l'Église catholique romaine. (source et information : La Croix et ENI)

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