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21 et 22 mai 2005 (semaine 20)
 

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2005-05-22 -
PAUL RICOEUR, UN PHILOSOPHE CHRÉTIEN FACE A L'HISTOIRE.

Paul Ricoeur, qui est mort vendredi à l'âge de 92 ans, était le philosophe de l’existentailisme chrétien français qui a a jeté un "pont constant entre religion et philosophie", a déclaré le pasteur Jean Arnold de Clermont.

Auteur d'une oeuvre considérable par son ampleur et la diversité des domaines abordés, il est sans aucun doute le philisophe le plus important depuis la disparition d'Emmanuel Levinas et de Vladimir Jankelevitch.

Héritier spirituel de Husserl, il a renouvelé la question de l'interprétation en dialoguant avec la linguistique, la théologie, la littérature, l'histoire et la psychanalyse. La pensée de ce protestant militant, ennemi de tout tapage médiatique, jouait sur trois registres: la philosophie réflexive française, l'idéalisme allemand et le souci anglo-saxon d'un discours rigoureux.

Il a jeté un "pont constant entre religion et philosophie ce dont nous lui sommes constamment reconnaissants", a déclaré le samedi 21 mai Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération des protestants de France (FPF). "Il y a chez lui une rigueur philosophique et un engagement imprégné par la foi chrétienne sans confusion et sans divorce entre les deux", a assuré le pasteur de Clermont, ajoutant que "sa perte est cruelle".

Paul Ricoeur, qui était protestant, avait "énormément apporté à la théologie", dit-il encore. "Il a concentré son attention entre autres sur la lecture et l'interprétation du message biblique et, derrière les Ecritures, il nous a appris à rechercher la parole de Dieu".

Agrégé  de philosophie, il soutient un doctorat de Lettres. Il assiste alors aux soirées de Gabriel Marcel, figure de proue de l'existentialisme chrétien, avec lequel il entretiendra une relation intellectuelle suivie.

Prisonnier pendant la guerre, il traduit Husserl et découvre Jaspers, et il se place "à l'école de la phénoménologie", titre d'un de ses ouvrages. Professeur à l'université de Strasbourg, il continue à se familiariser avec la philosophie allemande.

Membre depuis 1947 du comité de la revue "Esprit", ses prises de positions, dans les années soixante, en faveur de l'indépendance de l'Algérie lui vaudront d'être arrêté.

Doyen en 1969 de l’université de Nanterre en région parisienne, il est même victime d'agressions physiques de la part de groupes gauchistes. Revenu en France après avoir enseigné longtemps à l'université de Chicago, il devient directeur de "La revue de métaphysique et de morale" et publie "Temps et récit" (1983).

 "Il y a chez lui une rigueur philosophique et un engagement imprégné par la foi chrétienne sans confusion et sans divorce entre les deux", souligne encore le pasteur de Clermont.

La consécration vient dans les années 90, lorsque toute une jeune génération intellectuelle découvre sa pensée et la "grande humanité" du philosophe. (source : FPF)

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