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FlashPress - Infocatho
1, 2 et 3 juin 2005 (semaine 22)
 

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2005-06-03 - RD Congo
LA RÉINSERTION DES EX-COMBATTANTS.

"La guerre n'est pas une voie de règlement de quoi que ce soit. La solution réside dans le dialogue: il faut se dire la vérité, franchement. La solution ne viendra pas de l'extérieur:"

Mgr Dieudonné Uringi, le nouvel archevêque de Bunia, dans la région nord-orientale du pays, déclare également : Bien que nous sachions que l'extérieur a tiré les ficelles chez nous, nous devons trouver nous mêmes nos propres solutions, en évitant de nous faire manipuler".

Faisant un point de la situation dans la région nord-orientale congolaise, théâtre pendant les années des guerres congolaises (entre1996 et 2003) d'âpres combats liés à la convoitise des richesses naturelles et soldés selon les Nations Unies par 50.000 morts et 500.000 déplacés, l'évêque congolais se dit confiant : "La masse veut vraiment en finir avec la guerre. En Ituri, hormis un petit groupe radical encore présent entre Bunia et Drodro, la majorité des miliciens disent avoir déposé les armes. Ils vivent désormais parmi la population".

Cependant, souligne le prélat congolais – qui, à l'âge de 48 ans, sera solennellement ordonné le 24 juin à la tête de son diocèse qui sort ainsi de 3 années de vacance épiscopale - "ils ont aujourd'hui un problème énorme: celui du chômage. Peu de ces anciens combattants ont accepté d'entrer dans les rangs de l'armée réunifiée et la plupart de ces jeunes se retrouvent sans emploi. Pour eux, l'avenir est une inconnue.

"Et l'on regrette qu'après le 'désarmement', rien ne soit fait pour la 'réinsertion' des ex-miliciens dans la vie civile" dit encore Mgr Uringi, alors que le programme de DDR (Désarmement, démobilisation et réinsertion) promu par le gouvernement congolais et les Nations Unies se trouve dans une phase décisive.

Selon la MONUC (Mission onusienne dans le pays), environ 13.000 des 15.000 combattants de l'Ituri ont désarmé, de gré ou de force. Quant à l'Église, qui a été totalement pillée en ses sièges et dans les nombreuses structures médicales qu'elle gère dans la région, "elle continuera, comme elle l'a fait jusqu'à présent, de faire prendre conscience aux citoyens de leur fraternité.

Elle continuera de mener des actions concrètes de sensibilisation et de dialogue sur le terrain, dans les paroisses, grâce aussi au travail de la commission Justice et Paix et de la plate-forme locale rassemblant plusieurs confessions religieuses, des ONG et des représentants de la société civile. La population de l'Ituri a trop souvent été prise en otage. Il est temps pour elle de s'en sortir". (source et information : Agence Misna )

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