Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
1, 2 et 3 juin 2005 (semaine 22)
 

-
2005-06-03 - Corée du Sud.
DEVANT LA DIMINUTION DU NOMBRE DES LECTEURS.

Dans la crise qu'elles traversent, les maisons d'édition catholiques sud-coréennes se voient dans l'obligation de lancer une campagne de conscientisation pour rappeler l'importance de la lecture et le rôle de l'édition dans l'évangélisation.

" Ils ne lisent pas et connaissent peu de choses des publications catholiques", affirme le P. Ignatius Kim Min-soo, secrétaire de la Commission épiscopale pour les communications sociales. Pour réagir à cette situation, la Commission, en collaboration avec l'hebdomadaire Catholic Times", a organisé le 10 mai dernier un colloque sur le thème : "Passé et présent de l'édition dans l'église de Corée.

Cet atelier qui s'est tenu à Séoul. "Les éditeurs catholiques travaillent à propager la foi chrétienne et à renforcer la spiritualité chrétienne, a expliqué le P. Kim, mais il est nécessaire de faire le point afin d'évaluer l'état actuel des publications catholiques et trouver les moyens de mieux diffuser les livres de spiritualité parmi les fidèles".

Andrew Kim Soo-tae, professeur à l'université nationale de Chungnam, dans sa conférence inaugurale, a rappelé que les livres avaient beaucoup contribué au développement de l'Église catholique en Corée. « Ils ont joué un rôle important dans l'adoption volontaire du catholicisme en Corée, sans l'intervention des missionnaires  a-t-il déclaré. Les livres catholiques ont été les seuls outils du développement de la foi, avant que les missionnaires n'arrivent."

Au XVIIe siècle, des intellectuels coréens avaient en effet pu lire des livres catholiques en chinois. Parmi eux, le De Deo Verax Desputatio ('Véritable exposé sur Dieu') du jésuite Matteo Ricci était le plus lu. C'est ainsi que les gens s'intéressèrent au catholicisme et qu'ils l'introduisirent en Corée.

Pourtant aujourd'hui, malgré l'importance des publications catholiques dans le travail d'évangélisation, l'édition catholique coréenne contemporaine traverse une «crise» profonde due à la faiblesse financière des éditeurs et à une certaine indifférence parmi les catholiques, a encore expliqué Andrew Kim.

Selon Andrew Park Young-ho, journaliste au "Catholic Times" , la désaffection des catholiques pour la lecture a beaucoup à voir avec l'essor des médias numériques. "Pour leurs loisirs, les gens se tournent vers la télévision et Internet. Ils ne pensent pas aux livres. L'attrait pour les médias audiovisuels diminue d'autant l'intérêt pour la lecture,"  a-t-il analysé.

A la lumière de ce changement rapide de l'environnement médiatique, l'imprimé doit tendre à collaborer avec le numérique, a-t-il recommandé, "la numérisation est le nouveau procédé auquel les publications doivent savoir s'adapter." Cela ne signifie pas que le livre doive être abandonné, a-t-il ajouté, mais il doit devenir "la source où vient s'abreuve le numérique".

Francis Lee Jong-bum, chercheur au service de la Conférence épiscopale, a rappelé que le but des publications chrétiennes était de diffuser la parole de Dieu et d'évangéliser la société, contrairement à celui, mercantile, des éditions profanes. "Les éditions catholiques sont structurellement limitées, y compris dans leur financement et le nombre de leurs lecteurs. Pourtant, elles doivent continuer leur mission d'évangélisation," a-t-il insisté.

Le P. Joseph Lee Gie-yang, prêtre de paroisse à Séoul, a lancé une campagne « Un livre par semaine » qui s'est élargie et le prêtre en est arrivé à recommander cent livres de spiritualité par année. Au début de janvier, la paroisse de Chamshil et l'hebdomadaire "Catholic Times" ont lancé ensemble une campagne semblable mais à l'échelon national. Dans le même mouvement, six maisons d'édition catholiques ont organisé un « Salon du livre » au Centre catholique de Séoul, du 7 au 10 mai dernier, à l'occasion de la Journée mondiale des communications. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

Retour aux dépèches