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4, 5 et 6 juin 2005 (semaine 23)
 

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2005-06-06 - Bolivie
L'ÉGLISE ACCEPTE D'ÊTRE MÉDIATRICE.

L'Église catholique bolivienne a répondu positivement à la requête du président Mesa, qui lui demandait de servir de médiatrice entre le gouvernement et les représentants de la protestation en cours.

La nouvelle a été annoncée par la Conférence épiscopale bolivienne (CEB) à travers un communiqué officiel lu par le secrétaire général de la CEB, Mgr Jesús Juárez.

Ces manifestations anti-gouvernementales sont permanentes depuis presque deux semaines dans la capitale, La Paz, et dans d'autres zones du pays. La Bolivie est ainsi pratiquement paralysée par ces manifestations. Selon certaines sources, 60% des routes seraient bloquées par des barrages; à La Paz, le carburant commence à manquer et des problèmes d'approvisionnement alimentaire se font sentir dans la capitale.

Les manifestants exigent la nationalisation des hydrocarbures, la convocation d’une Assemblée Constituante et un référendum sur les autonomies pour les régions. La décision du gouvernement de convoquer l’Assemblée et le référendum pour octobre ne semble cependant pas avoir suffi pour surmonter la crise.

Jeudi, le président Mesa demandait l'intervention de l'Église alors qu'était diffusé le document pastoral œcuménique "Pónganse todos de acuerdo" (mettez-vous tous d'accord), adressé au parlement, au gouvernement, aux mouvements sociaux, aux partis politiques et aux dirigeants d'institutions civiques par les Églises catholique.

A la demande du président, l'Église catholique a lancé des consultations pour chercher une issue à la crise. Le cardinal Julio Terrazas a rencontré dès dimanche à Santa Cruzle président Mesa et les présidents de la Cour suprême, du Sénat et de la chambre des députés, qui ont évoqué la possibilité d'élections générales anticipées pour sortir de l'ornière.

Accréditant cette hypothèse, le président du Sénat, Hormando Vaca Diez, a affirmé que "le pays n'a pas de centre, il y a un président mais il ne gouverne pas et n'unifie pas et est devenu un protagoniste du conflit". Le président de la Cour suprême Eduardo Rodriguez Veltzé a toutefois souligné que "rien n'est encore décidé".

L'Eglise a indiqué qu'elle entendait rencontrer à partir de lundi les représentants des mouvements sociaux. Mais M. Mamani, le leader de la "Fejuve" (les comités de quartiers), a rejeté un dialogue "conditionné par des restrictions et sans objectifs clairs", dénonçant le fait que l'Église ait commencé par rencontrer des représentants du pouvoir "et pas nous qui sommes les représentants du peuple".


Le pays, dans le même temps, se divise car la "guerre du gaz" provoque une division politique entre l'Altiplano misérable de l'est et les régions de l'ouest et du sud qui concentrent les ressources en gaz et en agro-alimentaire et qui demandent leur autonomie.

Les évêques, se disant prêts à contribuer à la paix et à l'unité du pays, se disent aussi conscients que c'est à l'État qu'incombe la responsabilité de trouver les solutions techniques concrètes dans un cadre constitutionnel". Carlos Mesa, en acceptant l'une des deux principales requêtes des manifestants, avait annoncé jeudi également un décret spécial pour un référendum sur la convocation de l'Assemblée constituante fixé au 16 octobre, suscitant des doutes sur la constitutionnalité de cette mesure. Pour ce qui est de la seconde requête des manifestants, la nationalisation des ressources naturelles, elle relève selon le président Mesa de la compétence directe du Congrès (Parlement).

Dimanche, après avoir récité la prière de l’Angélus en présence de plusieurs milliers de pèlerins rassemblés place Saint Pierre Benoît XVI avait exprimé sa proximité aux régions du monde qui "vivent actuellement des tensions sociales et politiques, qui risquent dans certains cas de déboucher sur des conflits graves".

"Je pense en ce moment particulièrement à la Bolivie et à la situation préoccupante qu’elle est en train de vivre", avait-il déclaré. "Tout en vous invitant à prier pour cette chère population, je confie à la Vierge mon espérance et mon appel afin que prévalent en tous la recherche du bien commun, le sens de la responsabilité et la disponibilité au dialogue ouvert et loyal". (source et information : Agence Misna - Service de presse du Vatican-VIS)

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