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FlashPress - Infocatho
7, 8 et 9 juin 2005 (semaine 23)
 

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2005-06-09 -
LA DENSITÉ DE L'EXÉGÈSE ET DE LA PATRISTIQUE.

Dans ses catéchèses, Benoît XVI n'hésite pas à revenir à l'exégèse à partir du texte original et aux sources chrétiennes avec l'aide des Pères de l'Église, grecque ou latine.

Commentant le psaume 110, mercredi dernier il commente ainsi les termes employés par le psalmiste : "
La «pitié» est la grâce divine qui enveloppe et transfigure le fidèle, alors que la «tendresse» est exprimée dans l'original hébreu par un terme caractéristique qui renvoie aux «entrailles» maternelles du Seigneur, encore plus miséricordieuses que celles d'une mère (cf. Is 49, 15)."

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Ce lien d'amour comprend le don fondamental de la nourriture et donc de la vie (cf. Ps 110, 5) qui, dans la relecture chrétienne, sera identifié avec l'Eucharistie, comme le dit saint Jérôme: «Il donna le pain descendu du ciel en nourriture: si nous en sommes dignes, mangeons-en !»"

Après une longue étude comparative de différents textes bibliques, il termine ainsi :

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En conclusion de notre réflexion, nous voudrions méditer avec la tradition ecclésiale des premiers siècles chrétiens le verset final et sa célèbre déclaration, répétée ailleurs dans la Bible (cf. Pr 1, 7): «Principe du savoir: la crainte de Yahvé» (Ps 110, 10).

"L'auteur chrétien Barsanuphe de Gaza (qui vécut dans la première moitié du VIe siècle) le commente ainsi:"Qu'est-ce que le principe du savoir, si ce n'est s'abstenir de tout ce qui est odieux à Dieu? Et de quelle façon quelqu'un peut-il s'en abstenir, sinon en évitant de faire quoi que ce soit sans avoir demandé conseil, ou en ne disant rien que l'on ne doive dire et, en outre, en se considérant soi-même, fou, sot, méprisable et moins que rien? (Epistolario, 234: Collection de textes patristiques, XCIII, Rome 1991, pp. 265-266).

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Jean Cassien (qui vécut entre le IVe et le Ve siècle) préférait toutefois préciser qu'«il y a une grande différence entre l'amour, auquel rien ne manque et qui est le trésor de la sagesse et de la science, et l'amour imparfait, dénommé « principe du savoir »; celui-ci, contenant en lui l'idée du châtiment, est exclu du cœur des parfaits en atteignant la plénitude de l'amour» (Conférence aux moines, 2, 11, 13: Collection de textes patristiques, CLVI, Rome 2000, p. 29). Ainsi, sur le chemin de notre vie vers le Christ, la crainte servile qu'il y a au début laisse place à une crainte parfaite qui est amour, don de l'Esprit Saint." (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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