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16, 17 et 18 juin 2005 (semaine 24)
 

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2005-06-18 -
IL EST MANIFESTE QU'EXISTE L'ESPOIR DE L'UNITÉ.

C'est bien ce qu'en conlut le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, Conseil œcuménique des Églises qui veut approfondir le dialogue avec l'Église catholique romaine au terme de sa visite au Vatican.

Il a longuement commenté cette visite lors d'une conférence de presse donnée à Rome, peu après sa rencontre avec Benoît XVI. Il y a fait le bilan résumé de ces trois jours de rencontres et d'échanges auprès de différents services du Vatican.

Le pasteur Kobia avait été reçu personnellement par le pape pendant une dizaine de minutes avant la rencontre officielle de Benoît XVI avec la délégation du COE dans la bibliothèque du palais apostolique.

"Le pape nous a très bien reçus" et "très chaleureusement"... "Nous avons parlé d'un certain nombre de problèmes d'intérêt commun, particulièrement concernant le mouvement œcuménique", a-t-il expliqué, citant les domaines de la spiritualité, de la formation et de l'ecclésiologie qu'il avait abordés dans son discours.

Il a aussi qualifié "de joie" pour le COE le fait que le pape ait "réitéré une nouvelle fois son désir" de faire du dialogue œcuménique "une priorité", de façon à atteindre l'unité visible entre les Églises chrétiennes. Le fait qu'il l'ait redit aujourd'hui est "très significatif pour moi", a ainsi déclaré Samuel Kobia.

A propos de l'invitation faite au pape de se rendre à Genève, où siège le COE, Samuel Kobia a répondu qu'il n'avait "pas eu de réponse directe mais on nous a dit que cette question serait prise en considération".

Interrogé au niveau de l'ecclésiologie et sur le fait que Benoît XVI, alors cardinal Ratizinger, ait été l'auteur en l'an 2000 de "Dominus Iesus" et du document "sur les Églises sœurs" de la Congrégation de la doctrine de la foi, deux textes qui ne considèrent pas les Églises issues de la Réforme comme des Églises à part entière, le pasteur Kobia a répondu qu'il n'avait pas parlé de ce sujet avec le pape.

Cependant, il a tenu à redire que dans son discours, il avait signalé que "l'une des tâches concrètes qui les rapprocherait de l'unité cherchée" est celle de "la reconnaissance mutuelle des autres Églises"..."Si nous commençons avec ce que le pape a dit depuis qu'il est pape, je pense qu'il y a assez de place pour exprimer tous les problèmes difficiles" que nous rencontrons.

Concernant le la question de "l'hospitalité eucharistique" entre les différentes confessions chrétiennes, Samuel Kobia a expliqué qu'il n'avait pas "commencé à en parler" avec le pape. "J'ai mentionné le fait qu'entre les Églises, il y a eu de grands progrès dans ce domaine", Restent cependant les positions de l’Orthodoxie qui ne coïncident pas avec celles des Églises nées de la Réforme et avec l’Église catholique romaine sur le sens à donner à la réalité de "communion".

"Nous n'avons pas parlé de l'appartenance de l'Eglise catholique au COE", a poursuivi le pasteur Kobia, soulignant que l'"invitation" était "ouverte" depuis le Concile Vatican II. "Ce que nous avons souligné sont les domaines du travail du groupe mixte entre l'Église catholique et le COE, une "excellente opportunité".

Interrogé sur le travail du COE avec les Églises orthodoxes, le pasteur Kobia a expliqué que le COE avait eu "une commission spéciale sur la participation orthodoxe" en son sein. Nous avons ainsi gagné "une grande connaissance de l'orthodoxie". Il a aussi expliqué qu'on "pourrait avoir besoin" du COE pour renforcer dans certains cas le dialogue entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe. Il a ainsi précisé qu'il allait se rendre à Moscou pour rencontrer l'Église orthodoxe russe la semaine prochaine.

Samuel Kobia a finalement parlé de sa visite dans les différents services du Saint-Siège et auprès de différents mouvements chrétiens à Rome, dont la communauté Sant'Egidio. A cette occasion, il a précisé que, durant ces diverses rencontres, il avait parlé de l'Afrique. Pour lui, ce continent est "un grand espoir pour le christianisme" en raison du nombre croissant de chrétiens. Mais il a aussi parlé au pape de ces chrétiens qui "profitent de l'Évangile pour s'enrichir".

"L'Évangile de la prospérité est pour moi un domaine de grande préoccupation", a-t-il ainsi expliqué. L'Afrique est aussi le continent "de la pauvreté, du sida, souvent du désordre". Nous devons chercher à aider les Africains à avoir "des vies dignes dans des communautés durables, où la paix et les droits de l'homme sont respectés. Ont été abordés dans le même temps, les sujets du Sida, de la croissance rapide des Églises en Afrique et de la situation des enfants notamment au nord de
l'Ouganda où la "Résistance de l'Armée du Seigneur" est responsable "d'atrocités indescriptibles" subies par les enfants.

Le texte de cet entretien avec la presse est disponible auprès du COE.

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