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FlashPress - Infocatho
19 au 21 juin 2005 (semaine 25)
 

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2005-06-21 - Roumanie
UNE DIFFICILE PROXIMITÉ ECCLÉSIALE.

Une photographie dans le quotidien "La Croix" en dit plus long que les mots : on construit une nouvelle église orthodoxe et, à côté d'elle, on détruit l'église qui appartenait aux gréco-catholiques afin de faire le "parking" de la nouvelle construction...

Plus que des grandes décisions, c'est au jour le jour que se vit la difficile proximité des communautés chrétiennes de l'Église gréco-catholique unie à Rome et de l'Église orthodoxe roumaine. En particulier parce que l'État et
l’Église orthodoxe refuse toujours de restituer les lieux de culte confisqués aux catholiques de rite oriental de Transylvanie, malgré la création en 1999 d’une commission mixte de dialogue.

Le quotidien français "La Croix" en cite plusieurs exemples.
Ce qui devait être la cérémonie d'un simple enterrement d’un fidèle gréco -catholique, il y a quelques jours, dans le cimetière du village de Salva, à 100 km de Cluj a nécessité la présence de gendarmes pour que le corps du défunt puisse être finalement enterré.

A Filea de Jos, un cercueil a dû être transporté jusqu’à un cimetière gréco -catholique de Cluj, la grande ville universitaire de Transylvanie. Le prêtre orthodoxe de Filea de Jos s’est opposé à ce qu’un gréco -catholique soit enterré dans ce cimetière, qu’il considère comme orthodoxe parce qu’il entoure l’église, elle-même considérée comme orthodoxe.

À Nicula, près de Cluj, un ancien monastère gréco -catholique est menacé d’être rasé pour servir de parking, face à la nouvelle église orthodoxe en cours de construction.

Autant de cas sur lesquels les évêques catholiques roumains (cinq évêques de rite oriental et six de rite latin, tous ne formant qu’une seule conférence épiscopale) communiquent peu, la Conférence épiscopale évitant de "faire des vagues" sur le problème des restitutions d’églises.

L’Église orthodoxe n’est pas seule en cause. Bien souvent, c’est le gouvernement ou la ville qui profitent des bâtiments ayant appartenu jusqu’en 1948 à l’Église gréco -catholique. Ainsi le vaste immeuble – 4 000 m2 dans le centre historique de Cluj – qui jouxte la cathédrale gréco -catholique et qui, jusqu’en 1948, abritait l’institut de théologie gréco -catholique de Cluj, est-il toujours occupé par l’académie de musique.

Conséquence : c’est dans l’évêché de Cluj que sont rassemblés à la fois les bureaux diocésains, le lycée (170 élèves) et le grand séminaire (65 séminaristes), la faculté de théologie et l’imprimerie du diocèse. "Avec trois ou quatre étudiants par chambre, nous n’offrons pas à nos jeunes des conditions normales de formation", reconnaît Mgr Florentin Crihalmeanu, 45 ans, évêque de Cluj, qui préfère réduire le nombre de ses séminaristes à 50 car d’ici à quelques années il pourra peut-être leur "offrir mieux".

Au total, sur les 2.030 lieux de culte qu’elle comptait en 1948, l’Église gréco -catholique n’a pu en récupérer que 176, dont une cinquantaine dans la région du Banat : le métropolite Nicolae de Timisoara, considéré par tous comme un «saint homme», est le seul évêque orthodoxe à les avoir restitués.

Les prêtres gréco-catholiques continuent donc de célébrer en plein air ou dans des maisons, comme pendant les années de clandestinité. En 2004, les évêques recensaient 356 messes célébrées dans des lieux improvisés pour 927 communautés paroissiales. Du coup, certaines communautés entreprennent de construire de nouvelles églises : plus de 200 sont achevées, et une centaine sont en construction. (source et information : La Croix)

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