Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
28, 29 et 30 juillet 2005 (semaine 30)
 

-
2005-07-30 -
LES VOCATIONS SACERDOTALES ET LA RÉALITÉ DES FAITS.


Le pape Benoît XVI a encouragé les prêtres à ne pas désespérer de leur engagement dans la société sécularisée, laïciste et rationnelle, afin de lui transmettre des valeurs morales.

Le futur "exige patience et souffrance", a déclaré le pape aux prêtres de la Vallée d'Aoste qu'il a rencontrés dans l'église paroissiale d'Introd, le 25 juillet 2005. Dans son édition du 27 juillet 2005, "L'Osservatore Romano" rendu d'ailleurs publics ces propos, en partie improvisés.

Le pape a souhaité répondre aux trois questions que Mgr Giuseppe Anfossi, évêque d'Aoste, lui a posées dans son adresse: la souffrance morale des prêtres et le problèmes des vocations sacerdotales, la distance que les fidèles adultes prennent avec le clergé et la fatigue aussi bien morale que physique de la vie pastorale.

"Nous ne sommes plus recherchés et appréciés comme autrefois", avait constaté l'évêque. "Il me semble que, de façon diverse, ces questions ont toujours existé dans l'histoire de l'Église et nous ont toujours réellement tourmentés", a répondu Benoît XVI. "Mais je voudrais aussi dire que le pape n'est pas un oracle", il n'est infaillible que "dans des situations rarissimes, comme nous le savons".

Il a aussi reconnu qu'en tant que pape, "il y a le danger d'être un peu éloigné de la vie réelle. Maintenant, je n'ose pas donner de recettes", a-t-il déclaré, se référant souvent à son expérience d'archevêque de Munich et de professeur de théologie pour donner des exemples concrets aux questions qu'on lui posait.

Benoît XVI a encouragé les prêtres à être "les ministres de l'avenir du monde". Face à la société actuelle, il faut pour lui être "patients" et "souffrir", ce qu'il fait.

"Les grandes Églises, en premier lieu les grandes Églises traditionnelles protestantes, se trouvent réellement dans une crise très profonde. Les sectes ont un avantage car elles apparaissent avec des certitudes simples et peu nombreuses et les gens" pensent que cela est "suffisant".

En revanche, a poursuivi le pape, "l'Église catholique ne se porte pas aussi mal" même si elle partage, avec les autres Églises historiques, évidemment le problème de cet instant . Il n'y a pas "de système pour un changement rapide. Nous devons traverser ce tunnel avec patience", a déploré le pape.

"On ne peut pas construire un monde mécanique comme l'avait proposé Karl Marx, avec la théorie du capital et de la propriété", a martelé le pape. "S'il n'y a pas de forces morales dans les âmes et s'il n'y a pas la disponibilité pour souffrir pour ces valeurs, un monde meilleur ne peut pas se construire".

L'un des problèmes qui se posent à l'Eglise est celui du manque de vocations sacerdotales. Certes en Afrique les vocations sont nombreuses a relevé le pape, au point que les séminaires manquent. Mais Benoît XVI a souligné que "cette joie porte en elle une certaine amertume", car une partie de ces futurs prêtres "vivent dans l'espérance d'une promotion sociale. Se faisant prêtres, ils deviennent presque chefs de tribu et sont naturellement privilégiés".

Il a ainsi invité les évêques africains à "discerner et ne pas être uniquement contents d'avoir de nombreux futurs prêtres". Dans ces pays, "il y a un printemps de la foi". "Dans ces "heures déterminantes de l'histoire" où "les religions traditionnelles ne se révèlent bien entendu plus suffisantes", cet enthousiasme de la foi"est dans l'attente "d'une nouvelle réponse, qui purifie et qui assume en soi tout le beau". A ce moment de "passage", les "deux propositions - christianisme et islam - sont les réponses historiques possibles".

Quant à l'Occident, face au manque de prêtres et à leur surcharge de travail, le pape a demandé au clergé et aux évêques de réfléchir ensemble aux "meilleures solutions". "Les jeunes sont capables de faire cinquante kilomètres et plus pour aller en discothèque, pourquoi ne peuvent-ils pas faire aussi cinquante kilomètres pour aller dans une église commune?", s'est-il interrogé.

Il a aussi abordé la question de l'absence de prêtre, en particulier lors de la messe dominicale. L'expérience française des assemblées dominicales "en l'absence de prêtre": une fausse solution car elle peut conduire à une perte de "la sacralité".

L'ère du christianisme n’est pas dépassée. "Les promesses de 68 ne tiennent pas" et que la conscience renaît "qu'il y a un autre moyen plus complet, mais plus vrai" d'où peuvent surgir de nouvelles vocations. "Nous devons aussi trouver l'imagination pour savoir comment aider les jeunes à trouver cette voie".

"Si les jeunes voient des prêtres très isolés, tristes, fatigués, ils pensent : si c'est mon avenir,
ce n'est pas cela que je veux ". Le pape demande alors qu’on soit attentif à "la communauté de vie des prêtres". (source : Agence Apic)

Retour aux dépèches