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1 au 3 novembre 2005 (semaine 44)
 

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2005-11-03 - Suisse
UNE CATHOLIQUE DANS LA DIRECTION DE L'ÉGLISE PROTESTANTE.


Pour compléter sa nouvelle équipe de direction, l'Eglise Protestante de Genève (EPG) se donne début septembre une nouvelle responsable des ressources humaines (RH) qui est catholique, et cette décision provoque une ardente polémique.

Malgré ses compétences et les qualités requises pour la fonction, qui lui sont du reste reconnues, une catholique dans le sérail décisionnaire de l'EPG, cela pose quelques problèmes à certains. L'œcuménisme à des limites.

Dans la "Tribune de Genève", un membre du Consistoire, un laïc délégué de la paroisse de Lancy, Jean-Claude Manghardt, se demande "comment une catholique peut diriger des protestants sans conflit de loyauté". Pour lui, il n'est tout simplement "pas raisonnable d'exiger de quelqu'un de confession catholique romaine (…) non seulement d'adhérer soudainement et sans réserve à toutes les  valeurs ainsi qu'à la mission de l'Eglise protestante, mais aussi de les promouvoir".

Trois signataires d’une lettre envoyée au Consistoire insistent pour dire qu'une catholique n'est pas réellement en mesure de comprendre la rupture entre les conceptions catholique et protestante du ministère. "Comment une catholique pourrait-elle signer mon engagement", s'insurge à ce propos Daniel Neeser. "J'ai besoin, assure-t-il,  de quelqu'un qui m'aide à faire mon boulot, me corrige, stimule ma vocation ! Comment la responsable des RH peut-elle dissocier sa confession et sa profession?"

Roland Benz, modérateur de la Compagnie des pasteurs, est plus serein. Il défend le choix de l'EPG. "Audrey Sierra est intelligente et compétente, de plus, son père est un protestant". Il ne craint aucunement de voir se favoriser ainsi une dissolution de l'identité protestante. "Dans le cas précis, nous avons simplement choisi de faire confiance à une personnesans tenir compte de la tradition protestante".

Quant à l’intéressée, Audrey Sierra, elle se dit nullement blessée par la polémique qui s'abat sur elle. "Je prends de la distance car je comprends que les critiques portent sur ma confession et non sur ma personnalité". A
propos d'un possible conflit de loyauté, Audrey Sierra n'entend pas se situer. Une bonne raison. "Mon métier n'a pas de vocation religieuse". (source et information : Agence Apic)

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