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du 30 novembre au 2 décembre 2005 (semaine 48)
 

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2005-12-02 -
LES LIMBES, UNE HYPOTHÈSE A TITRE PERSONNEL.


Réunie depuis le jeudi 1 décembre, la Commission théologique internationale, la CTI, a annoncé qu'elle préparait un document sur le sort des enfants morts sans le baptême.

Mgr Joseph Levada, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a tout d'abord fait remarquer
que "dans la situation actuelle de relativisme culturel et de pluralisme religieux, le nombre des enfants non baptisés augmente de façon considérable".

Dans l'expression de la volonté de salut universel de Dieu, de la médiation unique de Jésus-Christ et du caractère sacramentel de l’Eglise, "elle ne peut renoncer à réfléchir, en tant que mère et enseignante, sur le sort de tous les hommes créés à l’image de Dieu, et de façon particulière des plus faibles, et de ceux qui n’ont pas encore l’usage de la raison et de la liberté".

Mais, dans le même temps, l’Eglise est consciente que le salut ne peut être atteint que dans le Christ, par l’Esprit Saint".

Devant cette double affirmation doctrinale, a dit Mgr Levada, la discussion "a été très fructueuse et l’on peut espérer que dans un délai raisonnablement court, l’étude entreprise par la commission théologique aura un résultat positif en vue de la publication éventuelle d’un document à ce sujet."

En fait il ne s'agit actuellement que d'une première ébauche. Depuis saint Augustin, l'Église estime que les enfants morts sans baptême ne peuvent accéder au paradis, n'ayant pas été lavés du péché originel, ni aller en enfer, n'ayant encore rien fait de mal. D'où l'invention des "Limbes" par les théologiens latins du Moyen-âge pour résoudre la question de la destinée des enfants morts sans baptême.

Elles étaient censées évoquer un lieu intermédiaire où les non-baptisés, sans être tout à fait admis au paradis, pourraient se trouver comme "sur le bord". L’Église n’a jamais enseigné officiellement l’existence des limbes, d’un endroit de bonheur naturel qui ne serait pas le bonheur du ciel. Cela laisserait penser qu'il y a un endroit "neutre" entre Dieu et l’enfer.

Mais alors, si les limbes n’existent pas, qu’advient-il des bébés ou des personnes mortes sans péché mais sans la grâce du baptême ?
La miséricorde du Seigneur, venu sauver le monde (Jn 12, 47), peut s’exercer de diverses façons. Il peut y avoir d’autres possibilités de salut pour qui n’a pas été baptisé sans que ce soit de sa faute. C'est à Dieu de décider et les théologiens préfèrent ne rien imaginer devant ce mystère.

En 1984, le cardinal Ratzinger s'était déclaré partisan "à titre personnel" de l'abandon de cette "hypothèse" de l'existence des limbes.

Ne voulant pas non plus minimiser l'importance du baptême, la CTI devra toutefois travailler encore longtemps sur ce sujet. (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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