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FlashPress - Infocatho
du 6 au 8 décembre 2005 (semaine 49)
 

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2005-12-08 -
LES MONOTHÉISMES ENTRE MODERNITÉ ET AUTHENTICITÉ.


Des universitaires, et des représentants des Droits Humains, ont pris part à la journée d'étude internationale, qui s'est déroulée à Casablanca, sur le thème : "La religion entre modernité et authenticité".

Organisée par le Centre d'information et d'observation des femmes marocaines (CIOFEM) et la Ligue démocratique des droits des femmes (LDDF), cette journée d'étude du dimanche 4 décembre se proposait de donner un éclairage sur les trois monothéismes dans une perspective comparatiste insistant davantage sur les points de convergence que sur les divergences nées d'histoires parallèles ou conflictuelles, et ce à propos de la place des femmes dans ces trois religions.

Au cours des deux derniers siècles, selon ces mêmes organisateurs, "les trois religions monothéistes ont eu à gérer plusieurs formes de conflits insurmontables entre la foi et la modernité. L'une des perspectives fécondes de la recherche comparative et du dialogue interreligieux serait de voir comment les trois traditions religieuses ont affronté des problématiques similaires telles que les rapports de la foi à la science, les textes sacrés et leurs interprétations, le statut de la femme, le corps et la morale sexuelle et les relations de la religion à la politique et à l'Etat".

En étudiant comment chacune des trois traditions religieuses avait fait face aux défis de la modernité et a inventé en son sein des courants de pensée qui ont constitué des avancées théologiques, éthiques et juridiques, on peut entrevoir une sortie des conflits entre la tradition religieuse et la modernité.

Pour le Dr Mohamed Sghir Jenjar, modérateur de cette journée d’étude, la pensée religieuse musulmane doit être repensée, car le retard économique, politique, social, éducatif et autres, cumulé par les musulmans les appelle à de nombreuses réformes.

Pour le professeur Yakov M. Rabkin, de l'Université de Montréal, il faudrait d'abord porter une attention particulière aux réformes qui touchent au statut de la femme juive, insistant sur le fait que les réformes dans le judaïsme font partie de la pratique depuis la destruction du Temple de Jérusalem au 1er siècle. Il se produit actuellement une mutation de l'identité judaïque en une identité juive laïque, une innovation qui, à ses yeux, n’est point une réforme mais plutôt d'un rejet catégorique de la tradition juive par une partie importante des juifs.

Le professeur Jacques Levrat a mis l'accent sur la profondeur historique du mouvement de la Réforme, qui a favorisé la naissance de l'humanisme et son développement.
"Dans ce contexte, la Parole de Dieu, un peu oubliée, devait, grâce à la Réforme protestante, retrouver, elle aussi, sa juste place," a-t-il souligné. Après de multiples tergiversations, les acquis antérieurs ont permis de dépasser un douloureux blocage et de trouver un équilibre respectant ensemble et la science et la foi, la dimension sociale de la foi et sa pratique démocratique.

D'autres sujets ont été discutés par les participants.

Parmi eux, l'on relève "le corps féminin dans la pensée islamique" de Amel Grami, professeur et chercheur à l'université de Tunis, soulevant la question de l'apostasie dans les temps modernes et s'interrogeant sur la liberté religieuse en Islam.

Le professeur Redouane Assayed, professeur des Etudes Islamiques à l'Université de Beyrouth au Liban, a traité de la "problématique de la réforme dans la pensée musulmane contemporaine", tandis que Mustafa Bouhandi, professeur et chercheur à l'Université Hassan II de Casablanca, a débattu de "la proposition coranique dans le domaine humanitaire", qui prône une relecture des livres saints pour déceler la mission humanitaire privilégiée par les prophètes.  (source : Le Matin de Rabat)

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