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du 9 au 11 décembre 2005 (semaine 49)
 

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2005-12-11 - RD Congo
DEVANT L'IMPORTANCE DU REFERENDUM CONSTITUTIONNEL.


L’Eglise Catholique de République Démocratique du Congo n’entend pas donner des indications de vote sur le projet de Constitution qui sera soumis à un référendum le 18 décembre mais travaille à faire prendre conscience de son importance.

Dans son opuscule Divulguer le projet de Constitution de la République Démocratique du Congo, la CARTEC (Coordination des actions pour la réussite de la transition de l’Eglise Catholique), une structure de l’Episcopat congolais, précise que "ce Guide pédagogique sur le Projet de Constitution est un instrument indispensable pour le développement de la culture démocratique dans notre pays", et que la CARTEC ne veut pas être un instrument de propagande pour ou contre la Constitution.

L’opuscule est rédigé en style clair et simple et veut aider les Congolais à faire un choix en connaissance de cause. Dans l’introduction, sœur Marie-Bernard Alima Mbalula, secrétaire de la Commission Episcopale Justice et Paix, déclare : "Chacune des deux réponses renvoie à un travail de connaissance des faiblesses du présent, qui ne pourront être l’objet d’une révision éventuelle de la Constitution dans le cas de la victoire du ‘oui’, ou d’un nouveau projet de Constitution dans le cas où devrait prévaloir le ‘non’".

Toutefois, la religieuse donne une longue liste des raisons en faveur de l’adoption du projet constitutionnel. En premier lieu, elle souligne le fait que, repousser le projet actuel, veut dire prolonger la phase actuelle de transition, parce qu’il faudrait élaborer un nou! veau projet, avec le risque "de créer un vide juridique si l’élaboration du nouveau projet constitutionnel devait dépasser les limites du processus de transition, à savoir le 30 juin 2006".

Parmi les autres considérations qui font pencher pour le "oui", il y a notamment : les dépenses pour organiser un nouveau référendum, quand "50% des coûts de la consultation actuelle sont financés par l’étranger" ; la situation de sécurité dans le Pays ; les conditions misérables du Pays, qui ne peuvent attendre de nouveaux retards dans le processus de transition.

Le CEPAS, le Centre d’études pour l’action sociale, dirigé par les Jésuites, au terme d’un séminaire sur le projet de Constitution, s’est également exprimé pour l’approbation du texte constitutionnel parce que "si le ‘oui’ l’emporte, la transition continuera sa voie, et l’on pourra espérer que le 30 juin marquera la fin de la transition. Si, en revanche, le ‘non’ l’emporte, le Pays irait vers d’autres discussions interminables".

Sans donner aucune consigne de vote, l'Église catholique "en appelle à la conscience de chaque fils et fille de notre pays, pour que, conscient des grands enjeux du moment, chacun fasse en âme et conscience un usage responsable de sa liberté pour opérer un choix judicieux", affirme le communiqué de la Conférence épiscopale, la CENCO, signé par son président, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya.

"L'Eglise ne se confond aucunement avec la communauté politique", a expliqué Mgr Monsengwo, soulignant qu'elle est "le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de l'homme, de ses droits innés et de ses libertés fondamentales".

Tout en invitant les Congolais à se rendre "massivement aux urnes", la CENCO exhorte les électeurs à éviter "tout intérêt partisan" pour ne considérer que "l'intérêt supérieur de la nation" en vue de l'instauration "d'une démocratie digne de ce nom, susceptible de redonner à notre pays une place honorable dans le concert des nations du monde". (source : Agence Fides)

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