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FlashPress - Infocatho
du 3 au 5 décembre 2005 (semaine 49)
 

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2005-12-05 -
L'ENFANT TOUCHE AU MYSTÈRE DE DIEU.


La spiritualité des tout-petits mise en évidence par une théologienne québécoise dans un livre où elle nous transmet sa conviction et sa certitude que « Le petit enfant touche au mystère de Dieu ».

Au moment où Noël rappelle la place de l’enfance dans nos vies et nos sociétés, Elaine Champagne qui a accompagné pendant une dizaine d'années des enfants gravement malades ou accidentés dans un hôpital pédiatrique, nous livre son expérience, dans son ouvrage «Reconnaître la spiritualité des tout-petits.». Les moments forts qu'elle a vécus avec eux l'ont convaincue que les tout-petits ont une spiritualité à laquelle il faut se mettre à l'écoute, qu'il faut accueillir sans condescendance et prendre au sérieux. Pour vérifier ses intuitions, elle a mené un travail de recherche dans un centre de la petite enfance.

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Je crois qu'ils ont une expérience spirituelle qui leur est propre, il suffit de bien les écouter sans s'amuser de leur naïveté, sans vouloir qu'ils expriment ce qu'on voudrait qu'ils disent", conseille Elaine Champagne, professeur de théologie pratique à l'Institut de pastorale des Dominicains à Montréal.

"Souviens-toi bien de Dieu, parce que moi, je suis en train de l'oublier". Penchée sur le berceau de son petit frère, la fillette, cinq ans, lui fait cette recommandation. Plus qu'une anecdote, ce mot d'enfants nous rappelle que les tout-petits ont une spiritualité, intuitive, existentielle et relationnelle qu'il ne faut pas la négliger.

"Et si ce que les petits disent faisait sens, un sens inattendu, autre, étonnant, mais vrai ? Dans mon travail à la pastorale, poursuit-elle, je devais faire le lien entre les besoins de l'équipe soignante et des familles, et soutenir les parents. Rien n'avait été envisagé pour aider les enfants sur le plan spirituel. Or cette question me préoccupait, car je me suis vite aperçue que se sont bien souvent eux qui aident leurs parents à traverser le choc de ce qui leur arrive, à eux. On avait tout simplement oublié qu'ils pouvaient avoir une vie intérieure, vu que souvent ils n'avaient pas de mots pour en parler, étant trop jeunes."

Persuadée de la dimension intérieure et spirituelle des tout-petits, elle a observé leur approche sensible, intuitive, relationnelle et existentielle propre, qui les pousse à la transcendance, voire à la contemplation, elle a pu vérifier qu'ils ont un désir d'absolu qui les porte au dépassement et à la relation avec ceux qui lui permettent de devenir eux-mêmes.

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L'essentiel, le coeur de notre être, est déjà présent dans la petite enfance. Il y a véritablement une faculté chez l'enfant préscolaire d'être habité, de se laisser habiter, dans la joie et l'exubérance ou dans le silence et la tranquillité, par ce qu'il perçoit. Il est proche du mystère, de l'indicible, il a l'intuition de Dieu. Or l'intériorité n'est-elle pas cette capacité à se laisser toucher de l'intérieur ?"

Il y a bel et bien, pour la théologienne canadienne, une "qualité d'être" de l'enfant qui ouvre à la Promesse. Elle s'appuie sur les mots du théologien catholique Karl Rahner pour résumer le coeur de sa réflexion: "L'enfance elle-même touche au mystère de Dieu". (source : protestinfo)

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