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du 9 au 11 décembre 2005 (semaine 49)
 

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2005-12-11 -
L'UKRAINE, TERRITOIRE CANONIQUE DU PATRIARCAT OECUMÉNIQUE.

Mgr Ilarion, le premier évêque ukrainien ordonné par le Patriarche de Constantinople, pourrait jouer, dans un proche avenir, un rôle très important dans la question du statut particulier accordé à l’Église orthodoxe ukrainienne, indépendante de Moscou.

En trois cents ans d’histoire, il est en effet le premier ukrainien à recevoir la consécration épiscopale des mains du Patriarche de Constantinople. Il est le seul, parmi les évêques ukrainiens orthodoxes canoniques, à ne pas dépendre du Patriarcat de Moscou

Dans un entretien rapporté par l'agence RISU, il précise que, durant ses études aux États-unis, il était consultant, chargé des questions ukrainiennes" auprès du Patriarcat oecuménique. Son statut canonique actuel est d’être nommé évêque pour le Portugal et l’Espagne, où l’on dénombre une présence de plus de 70 000 ukrainiens travaillant en situation régulière. Pour garder son originalité, la diaspora ukrainienne y crée ses premières communautés orthodoxes, des associations, des écoles du dimanche.

Mais cette nomination n’est pas sans problèmes, car elle dépasse le Portugal. "Au cours de l’année 2005, dit-il dans cet entretien, j’ai franchi, sans problème, la frontière turque à trois reprises. Ce n’est que, suite à ma participation à la rencontre du président Viktor Youchtchenko, avec le Patriarche oecuménique Bartholomé 1er, que des problèmes sont apparus et que j'ai été arrêté à l'aéroport. Je reste persuadé que cette arrestation était planifiée par des forces, que dérangela question religieuse ukrainienne."

Et d'ajouter : "On devine une peur que la situation soit arrangée d’une manière qui ne soit pas à leur goût, voulant conserver la procédure actuelle de marginalisation de l’orthodoxie ukrainienne. Certaines forces ne souhaitent pas voir l’Eglise orthodoxe d’Ukraine avoir un statut relevant de l’Église orthodoxe oecuménique".

Pendant son séjour à Kiev, au printemps dernier, en effet la délégation officielle du Patriarcat oecuménique avait déclaré que le Patriarcat de Constantinople, considérait l’Ukraine comme faisant partie de son territoire canonique. "Avec l’indépendance de l’Ukraine, confirmée, il n’y a pas longtemps encore, par la Révolution Orange, ajoute Mgr Ilarion, la question religieuse ukrainienne sera, sans aucun doute, résolue tôt ou tard, avec l’aide divine, car la procédure est irréversible." 

... "Tout d’abord, il faut absolument que les problèmes des Ukrainiens soient traités par les Ukrainiens seuls, les orthodoxes d’autres pays ne pouvant qu’y contribuer, ou empêcher ce processus. La perspective de l’accord du statut canonique correspondant dépend de ces personnes qui identifient leur personnalité et leur avenir avec l’orthodoxie ukrainienne, et leur capacité d’unification. Les orthodoxes ukrainiens doivent accélérer le processus de renouvellement de leur unification, procéder à une reprise de leurs relations d’amitié, qui sera à la base de tout dialogue franc." 

Dans ce sens, "
"es pourparlers entre le Patriarcat oecuménique, et celui de Moscou, dit-il encore, existent depuis longtemps, mais nous espérons bien que des résultats positifs s’en suivront, dans un esprit d’amour chrétien. Pour l’instant, il ne faut pas cacher l’absence de conséquences positives à ces pourparlers. Il semblerait qu’on cherche à gagner tout simplement du temps, pour que les choses restent en l’état, jusqu’à ce que les conditions politico-culturelles soient plus favorables. Le fait même de ces pourparlers, atteste une incapacité du Patriarcat de Moscou à résoudre lui-même cette question." 

Évoquant l’existence de deux Églises orthodoxes ukrainiennes non reconnues canoniquement, en plus de l'Église rattachée à Moscou, il pense que la solution de cette question sera assurée avec l’aide du Patriarcat œcuménique : "Je voudrais également insister sur cette question d’actualité, surtout après la proclamation d’indépendance de l’Ukraine, avec l’apparition du souhait, chez des millions d’Ukrainiens orthodoxes, de posséder leur propre Église."

..."Le problème est apparu sans qu’il y ait intervention de l’Église-Mère, le Patriarcat oeucuménique, mais on ne pourra pas le régler, comme l’expérience nous le prouve, sans l’autorité du Patriarche de Constantinople. Le Patriarche de Moscou a dirigé la Métropole de Kiev pendant 300 ans, du simple fait de la dépendance politique de l’Ukraine, par rapport à la Russie. L’Ukraine ne possédait pas un statut d’État. Une dépendance de la Métropole de Kiev, par rapport au Patriarcat de Moscou, était alors logique, mais à l’heure actuelle les cartes politiques ont changé – l’Ukraine a exprimé son indépendance, la Révolution Orange ayant persuadé le monde entier d’une réalité politique."

"L’avenir de l’Orthodoxie ukrainienne, sans changement de sa vision canonique, porte à mon avis, des menaces fatales pour l’Orthodoxie comme pour le facteur de l’identification religieuse et culturelle de la nation ukrainienne, qui remonte à des millénaires. Le maintien du statut actuel, en l’état, de l’Église orthodoxe d’Ukraine peut engendrer de sérieux problèmes pour toute l’Orthodoxie dans le monde, problèmes qui vont affaiblir en tout sa mission, et sa place, dans le monde chrétien actuel.

...
"Le lien spirituel millénaire qui unissait l’Église-Mère, avec l’Orthodoxie ukrainienne, est actuellement rompu. Le droit et le devoir de l’Église-Mère consistent à contribuer à une réparation de cette rupture temporaire d’avec le peuple ukrainien, et à accorder un statut correspondant à l’Orthodoxie ukrainienne. (source  : orthodoxie - information ukrainienne orthodoxe )

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